Séminaires de Lecture Rapide - Daniel Gagnon

Daniel Gagnon M.A. orthopédagogueDaniel Gagnon M.A. orthopédagogue

Aller plus loin en lisant plus vite!

Lisez et comprenez plus vite, soyez plus concentré et plus efficace, gagnez du temps !

Avant-propos


L'histoire de Charles


À qui s'adresse ce cours et quels sont ses objectifs.

Charles est une personne d’une exquise gentillesse que tout le monde aime et respecte (il faut dire que c’est un costaud, ceinture noire 3e Dan ;-) Charles a suivi mon séminaire de lecture rapide à deux reprises. La première fois, la formation était offerte à l’intérieur de son entreprise. À la deuxième occasion, il a participé à celle que je donne à l’Université Laval alors qu’il était devenu le directeur général de la compagnie.

Je connais Charles depuis plus de 25 ans, nous avons fait un peu de karaté ensemble et j’ai siégé au conseil d’administration de son organisation. Pour moi, Charles est un homme rigoureux et déterminé qui aime faire les choses à sa façon, toujours bien réfléchie. Mais, le connaissant, j’avais l’intuition qu’il n’accepterait pas facilement de changer ses habitudes de lecture.

Effectivement, après la formation, j’ai compris, à ce qu’il me disait, qu’il préférait continuer de lire à sa manière qui lui avait bien servi jusqu’à maintenant. Les avantages d’être un lecteur plus efficient ne compensaient pas l’inconfort d’avoir à changer sa façon de lire.

Deux ans plus tard, il a pris la direction de l’entreprise. Sa charge de travail a alors changé de nature. Dans ses nouvelles fonctions, il devait se maintenir au fait de tous les développements dans son industrie. Et il devait mettre à jour ses connaissances dans les innombrables aspects de la vie d’un gestionnaire. Apprendre c’est croître.

Dépassé par la pile de documents qui s’entassaient sur son bureau, il m’a appelé pour s’inscrire de nouveau à mon séminaire. Avec cette fois-ci, une motivation renforcée par un besoin pressant.

Voici ce qu’il m’écrivait quelque temps après sa deuxième participation :

Salut Daniel,

L’utilisation d’un guide visuel, la préparation de mes projets de lecture et l’écrémage représentent mes nouveaux outils qui me donnent une grande satisfaction dans mes lectures.

Ma pile a diminué de moitié... Yes sir !

J’ai du plaisir, car j’ai repris le pouvoir.

Merci, de ton remarquable service après-vente.

Note : Je parlerai de ta formation à ma prochaine rencontre de mon club d’entraide.

Au plaisir,

Charles Demers, directeur général

Recyclage Vanier

Ce cours s’adresse aux gestionnaires, universitaires, professionnels et scientifiques qui sont débordés de lecture et qui ont la motivation de « reprendre le pouvoir » sur leur lecture.

Lire beaucoup = succès


Mike Hyatt, spécialiste mondialement reconnu du leadership, affirme :

«Tous les grands dirigeants ont une chose en commun : ils lisent voracement... Encore plus impressionnants, certains des dirigeants les plus brillants de l’histoire étaient reconnus pour lire un livre chaque jour. Vous devez comprendre qu’être un leader, sans être un lecteur avide, c’est une mission impossible...

Selon une enquête de N2growth, les gestionnaires qui n’atteignent pas les succès escomptés ont un dénominateur commun : ils sont “trop occupés pour lire et se maintenir à jour grâce à leurs lectures”.

En outre, les études montrent que les lecteurs actifs sont susceptibles d’avoir des revenus annuels plus de cinq fois supérieurs à ceux qui consacrent peu de temps à lire.»

Ce cours s’adresse à ceux qui souhaitent «Aller plus loin en lisant plus et mieux».

Les objectifs pédagogiques de ce cours

Objectif général

À l’issue de la formation, l’apprenant pourra lire sélectivement les textes informatifs en déterminant ce qui est pertinent pour lui, en le trouvant dans l'écrit en moins de dix minutes et en l'apprenant en 5 à 10 fois moins de temps que cela lui aurait pris pour lire le document intégralement.

Objectifs spécifiques

Il pourra :

1) Expliquer l’importance de rendre manifeste son intention de lecture

2) Formuler un objectif de lecture sélectif

3) Identifier les passages d’un texte répondant à son objectif de lecture

4) Mémoriser à long terme l’information utile

5) Compléter sa lecture à l’intérieur du temps déterminé au départ



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Charles a aussi appris à lire tous les mots plus rapidement, pour faire comme Charles c'est ici.

Tel que vu dans le journal Les Affaires

" Les gestionnaires qui pratiquent la lecture rapide peuvent gagner jusqu'à cinq heures par semaine et retiennent davantage ce qu'ils ont lu. "

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Voici le contenu intégral de l'article reproduit avec autorisation (certificat: 2183990ZL). Les Affaires
Stratégies, samedi 3 janvier 2009, p. 19

Management

Le temps appartient à ceux qui lisent vite

Les gestionnaires qui pratiquent la lecture rapide retiennent davantage des textes qu'ils ont lus.

Dominique Froment

La lecture rapide se trouve rarement dans le cursus de formation du parfait gestionnaire. Pourtant, ceux qui ont appris cette technique n'en reviennent pas de son efficacité. Si votre travail nécessite que vous lisiez des tonnes de documents, il n'est pas exagéré de dire que la lecture rapide pourrait vous faire gagner facilement quatre à cinq heures par semaine.

" La lecture rapide est une technique simple. Je me considère comme beaucoup plus efficace depuis que j'ai suivi le cours ", témoigne Luc Bernard, vice-président exécutif, service aux particuliers et aux PME, de la Banque Laurentienne.

M. Bernard, un client du Centre de lecture rapide (CLR), de Montréal, dit avoir multiplié par trois ou quatre sa vitesse de lecture, avec un taux de rétention de l'information de 95 %. Lire la même quantité de textes lui prend maintenant trois à cinq heures de moins par semaine. " Mais la technique n'est pas valable pour lire des rapports remplis de chiffres ", précise le banquier.

Pour établir le taux de rétention (ou de mémorisation), les formateurs font lire un texte d'environ 800 mots à leurs clients puis leur posent 10 questions pour mesurer ce qu'ils en ont retenu.

Un lecteur à vitesse normale lit environ 200 mots par minute. Après une formation de 26 heures réparties sur quatre jours au CLR, Serge Martin a fait passer sa vitesse de lecture de 250 à 750 mots par minute : " Ce cours est une des meilleures choses qui me soient arrivées sur le plan professionnel ", soutient le président des Grands Explorateurs qui fait aussi bénévolement la promotion des programmes de l'UNESCO sur le patrimoine mondial.

" Parfois, seulement 30 à 40 % du texte est important; la méthode nous apprend à ne pas perdre de temps avec le reste ", précise M. Martin, qui dit pouvoir appliquer cette méthode sans problème à la lecture sur écran d'ordinateur.

Rapide, mais pas trop tout de même

Carole Lemay a suivi le cours au CLR, mais elle n'a pas aimé. " J'ai trouvé ça... trop rapide; ça enlève tout le plaisir de lire ", a déclaré la présidente de Cité Boomers, de Longueuil, une entreprise qui gère un portail Web destiné aux baby-boomers.

Elle a ensuite suivi le cours des Séminaires de lecture rapide Daniel Gagnon, de Québec, qui utilise une autre approche, et elle l'a nettement préférée. Elle lit maintenant entre 600 et 700 mots par minute, alors que CLR lui proposait plus de 1000 mots par minute. " À cette vitesse, on perd l'âme de l'auteur; ce n'est plus intéressant, insiste la webéditrice, qui reçoit plus de 300 courriels par jour. La méthode de CLR est plus compliquée que celle de Daniel Gagnon, et il y a donc plus de risques d'abandonner en chemin. "

Car il n'y a pas que la vitesse qui compte. Michael Carpentier est doué : avant même d'avoir suivi un cours de lecture rapide, il lisait deux fois plus vite que la moyenne, soit 400 mots par minute. Après avoir suivi le cours de Daniel Gagnon, il est passé à plus de 650. " Avant de suivre le cours, mon taux de rétention était de 75 %, comparativement à plus de 90 % maintenant. Ça aussi, ça compte ! " lance l'associé principal de Zengo, une agence de stratégie et de positionnement Web de Québec.

" Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus de gestionnaires qui suivent un cours de lecture rapide. Cela devrait être offert dans les écoles de gestion ", pense M. Carpentier.

LES PROMESSES DES PROFESSEURS

Cours. Débourser quelques centaines de dollars pour économiser jusqu'à cinq heures par semaine.

Raymond-Louis Laquerre, pdg du Centre de lecture rapide, de Montréal, prétend pouvoir augmenter la vitesse de lecture de ses clients de trois à sept fois (600 à 1 400 mots/minute). Il offre un cours de 30 heures sur deux mois (795 $), de 21 heures sur quatre jours consécutifs (595 $) et de 12 heures sur deux jours (395 $).

" Entre 700 et 1 000 mots par minutes, il y a une zone grise; estime M. Laquerre, ancien professeur de littérature au cégep. À 600 mots, on lit mot à mot, mais plus rapidement. Ce n'est pas vraiment de la lecture rapide comme on l'entend. À 1 000 mots, on lit par groupes de mots sur plusieurs lignes à la fois. "

De son côté, Daniel Gagnon, un orthopédagogue, dit pouvoir augmenter la vitesse de lecture de 50 à 150 %, soit 300 à 600 mots par minute. Son cours d'une journée coûte 425 $ à Québec et 475 $ à Montréal.

Lire... ou survoler

" Plus de 1 000 mots par minute, je n'y crois pas. Ce n'est pas de la lecture, c'est du survol, affirme M. Gagnon. Oui, il y a des gens qui disent lire de 1 500 à 2 000 mots par minute. Mais leur taux de rétention de l'information est inférieur à 50 %, alors qu'à 400 mots, il est supérieur à 80 %. "

René-Louis Comtois, de Formations Qualitemps, de Longueuil, abonde dans le sens de M. Gagnon. " La vitesse de sous-vocalisation (vitesse de la pensée) est de 400 à 600 mots par minute. À l'exception de quelques surdoués, je ne crois pas qu'on puisse lire plus rapidement que 600 mots par minute ", précise M. Comtois qui offre un cours d'une journée pour 280 $

DEUX MÉTHODES DE LECTURE RAPIDE

Quelle est la différence entre la lecture à vitesse normale et la lecture rapide ? En simplifiant, disons qu'en lecture normale, on lit dans sa tête comme si on lisait à voix haute, en prononçant toutes les syllabes, ou presque. Avec la lecture rapide, on n'articule pas les mots mentalement, on ne fait que les marmonner.

Il existe deux méthodes de lecture rapide :

> celle d'Evelyn Wood, qui a " inventé " la lecture rapide et qui préconise l'utilisation du doigt qui glisse sur le papier (ou le curseur sur l'écran d'ordinateur) pour entraîner l'oeil;

> celle de l'ingénieur français François Richaudeau, développée après celle de Mme Wood, qui rejette l'utilisation du doigt, estimant que cela ralentit le processus de lecture. Au Québec, la méthode Wood est de loin la plus enseignée.

( REPÈRES )

D'où viennent les méthodes de lecture rapide ?

C'est à l'Américaine Evelyn Wood qu'on doit la lecture rapide. En 1945, elle présente un travail de maîtrise de 80 pages à un professeur qui le lit en seulement 10 minutes. C'était un lecteur rapide naturel. Impressionnée, elle part à la recherche d'autres lecteurs possédant cette aptitude. Elle en trouve une cinquantaine, qu'elle observe pour mettre au point une technique de lecture rapide, qu'elle enregistrera sous le nom de Reading Dynamics.

dominique.froment@transcontinental.ca


Illustration(s) :

" Parfois, seulement 30 à 40 % du texte est important; la méthode nous apprend à ne pas perdre de temps avec le reste ", explique Serge Martin, président des Grands Explorateurs et adepte de la lecture rapide.

L'orthopédagogue Daniel Gagnon croit que ceux qui lisent plus de 1000 mots par minute ne font que survoler les textes.

Catégorie : Économie
Sujet(s) uniforme(s) : Littérature et livres
Taille : Moyen, 623 mots

© 2009 Les Affaires. Tous droits réservés.

Doc. : news·20090103·ZL·0025

Le tachistoscope ou les exerciseurs mécaniques à la lecture rapide (suite)

La valeur d’un entraînement à la lecture rapide avec un « drill software »

De nombreux cours de lecture rapide utilisant le tachistoscope ont été créés dans les années 40 et 50. Les participants parvenaient à atteindre des vitesses de lecture de 400 mots à la minute en moyenne grâce à ces machines. Toutefois, ils n’obtenaient ces résultats que sur la machine. Dès qu’ils cessaient de lire sans l’assistance d’un tachistoscope, leur vitesse régressait rapidement pour revenir à leur résultat initial.

Dans les années 90, je me suis beaucoup entraîné avec un tachistoscope, des heures et des heures. C’était avec un logiciel du type drill appelé Speed Reader II qui était contenu sur une disquette 5.25. Vous souvenez de ces disquettes flexibles, très minces qui laissaient voir une bande magnétique. À la fin, j’étais devenu très performant. La machine projetait quatre mots en anglais dont je ne connaissais pas toujours le sens. Les quatre mots prenaient toute la largeur de l’écran. Si j’arrivais à retaper les quatre mots, sans faire de faute, le logiciel en projetait quatre nouveaux mais un peu plus vite. Si je faisais une erreur, la vitesse régressait. Il y avait 15 niveaux de vitesses. À la fin, je pouvais me maintenir au 15e niveau jusqu’à une quinzaine de minutes. La machine ne donnait pas la vitesse, mais j’ai calculé que c’était autour de 5000 à 10 000 mots à la minute. Toutefois, j’étais loin de maintenir cette vitesse lorsque je lisais normalement dans un livre. Si tout de suite après un entraînement, j’arrivais à lire à près de 400 mots/minute, assez rapidement ma vitesse de lecture revenait à ce qu'elle était avant.

Je ne recommande pas l’utilisation de ce type de « drill software » pour développer ses habiletés de lecture. En fait, je ne recommande aucun des cours basés sur les mécanismes de l’œil. Je suis de l’école de la psychologie cognitive. Je crois que la lecture relève des processus cognitifs et c’est sur quoi mon cours est basé. Mais si vous voulez vous amuser à en essayer un, vous en trouverez plusieurs sur Internet. Acereader offre une version gratuite et limitée de son logiciel de lecture rapide qui se trouve à être une version moderne du tachistoscope.

Le tachistoscope ou les exerciseurs mécaniques à la lecture rapide

Qu’est-ce qu’un tachistoscope ?

Un tachistoscope est un dispositif qui montre une image (habituellement par projection) pour un temps déterminé généralement très court. Il peut être utilisé pour augmenter la vitesse d'identification, montrer quelque chose trop rapidement pour être reconnu consciemment, ou évaluer la mémorisation d'une image.

Le premier tachistoscope a été à l'origine décrit par le physiologiste allemand A.W. Volkmann en 1859, mais il a surtout connu son heure de gloire à l’occasion de la Deuxième Guerre mondiale où il a été utilisé pour la formation des pilotes de chasse à la reconnaissance rapide des silhouettes d'avion. Car, comme vous le savez sans doute, en situation de combat il est capital de différencier les avions amis des avions ennemis. Les pilotes ont assez rapidement stupéfait leurs formateurs. Après seulement quelques entraînements, ils réussissaient à identifier des profils d'avions projetés sur écran à des vitesses aussi rapide qu’un cinq centième de seconde (1/500e).

Ils ont ensuite essayé avec des mots. Un mot, deux mots, trois mots, quatre mots. Au grand étonnement des formateurs, les pilotes parvenaient à reconnaître quatre mots projetés à un cinq centième de seconde (1/500e). Si vous étiez capable de lire à cette vitesse, c’est-à-dire en reconnaissant quatre mots au cinq centième de seconde, vous liriez à 2000 mots à la seconde, 120 000 mots à la minute. Pour pourriez lire un livre de 400 pages en une minute. Vous liriez Guerre et Paix, un livre de 2000 pages, en cinq minutes, soit trois fois plus vite que Woody Allen.

Il va sans dire que la tentation d’exploiter ces résultats à des fins commerciales s’est fait sentir rapidement.

Prochaine chronique : La valeur d’un entraînement à la lecture rapide avec un « drill software ».

John Kennedy était-il un lecteur rapide ?

Selon la légende, John Kennedy lisait plusieurs quotidiens tous les jours. Sa vitesse de lecture aurait été de 1200 à 5000 mots/minute selon les versions.

En réalité, John Kennedy n'a jamais été mesuré. Il aurait tout simplement affirmé à un journaliste lire à 1200 mots/minute. Le journaliste a reporté cette affirmation, sans mesurer ni sa vitesse, ni sa rétention, et la légende était née.

Voici une source qui rapporte en détail l'anecdote d'origine.

L'article en anglais de Wikipedia sur la lecture rapide (speed reading) réfère à un article de Timothy Noah du Magazine Slate sur la lecture rapide. Dans un annexe à l'article, Noah explique l'origine de la légende concernant la supposée vitesse de lecture prodigieuse de John Kennedy.

Voici ma traduction de cette annexe.

Dans sa biographie de 1993, President Kennedy: Profile of Power, Richard Reeves révèle les origines nébuleuses de la légende voulant que Kennedy était un lecteur prodige. Apparemment, Eunice Shriver Kennedy (sœur du président) a dit à Henry Luce lors d’un dîner de fête que son frère avait suivi un cours de lecture rapide et pouvait lire un livre entier en une séance. Luce, à son tour, a relayé l’information au correspondant duTime à la Maison Blanche, Hugh Sidey. Sidey a appelé l’endroit où JFK avait suivi le cours et a appris qu'il ne l'avait jamais fini, donc qu’aucun score n'était disponible. Cependant, en désirant apparemment récolter un peu de publicité gratuite, la firme de lecture rapide a dit à Sidey que Kennedy lisait probablement à 700-800 mots par minute. Quand Sidey a rapporté cela à JFK, il s'est hérissé et a dit que c'était trop bas; Galbraith, il a insisté, l'avait une fois chronométré lisant mille mots par minute. Mais même cela, a dit Kennedy, était probablement trop bas. Sidey a alors demandé "Combien alors, mille deux cents ?". " OK " de répondre Kennedy. LeTime a rapporté le chiffre de 1,200 qui a été largement répété. (La source de Reeves est une interview avec Sidey conduit au début des années 1960 faisant partie de l’histoire orale officielle de l'administration Kennedy.)

Dans une version différente de cette histoire, j'ai lu (je ne retrouve pas la source) que Kennedy s'était vanté dans sa publicité électorale d'avoir suivi un cours de lecture rapide, d'avoir commencé à 280 m/m et d'avoir atteint plus de 1000 mots/minute.

Une histoire de la lecture

Une histoire de la lecture de Alberto Manguel est un magnifique livre que je vous recommande chaudement.

Je me permets de vous citer un passage qui rejoint ma définition de la lecture.

« Pour comprendre un texte, écrivait le Dr MerlinC. Wittrock dans les années quatre-vingt, nous ne nous contentons pas de le lire, au sens propre, nous lui fabriquons aussi une signification. » Dans ce processus complexe, « les lecteurs prennent le texte en charge. Ils créent des images et des transformations verbales afin de s’en représenter le sens. Plus impressionnant encore, ils produisent du sens en cours de lecture en établissant des relations entre leur savoir, des souvenirs de leurs expériences, et les phrases, paragraphes et passages du texte écrit. »… « La lecture… n’est pas non plus un processus monolithique et unitaire en vertu duquel une seule signification serait correcte. Il s’agit plutôt d’un processus génératif qui reflète la tentative disciplinée du lecteur d’élaborer un ou plusieurs sens dans le cadre des règles du langage. » pp 56-57

Manguel cite :
Merlin C. Wittrock, « Reading Comprehension », in Neuropsychological and Cognitive Processes in Reading (Oxford, 1981).

Pourquoi plutôt que de parler de lecture rapide ne pas parler de... ?

La lecture c’est plus qu’une question de vitesse. Dans mon cours, j’insiste sur la compréhension, la rétention, le plaisir de lire, l’efficacité dans la recherche d’information. En fait la lecture ce sont des habiletés à maîtriser et la vitesse est un élément parmi plusieurs autres.

Alors, pourquoi plutôt que de parler de « lecture rapide » ne pas parler de « lecture efficiente » ou de « lecture optimum » ou…?

À la place de lecture rapide, je pourrais parler de « lecture intelligente » comme le cours développé par Mme Otero. Ou de « lecture stratégique » comme plusieurs de mes concurrents. Originellement, le premier cours de lecture rapide digne de ce nom s’appelait « Cours de lecture dynamique ». Il y a aussi l'appellation « lecture efficace » qui est souvent utilisée.

Ces appellations décrivent une part importante de ce qu’est la lecture rapide. Dans mon séminaire, en plus de développer leur vitesse de lecture, les participants apprennent des techniques que j’appelle lecture dynamique, écrémage et lecture sélective qui constituent des facettes stratégiques très importantes en lecture. Tout bon cours de lecture rapide se doit de travailler à fond ces techniques. Même que ces stratégies sont à certains égards plus importantes que l’augmentation de la vitesse brute, parce qu’elles permettent des gains de temps et d’efficacité qui multiplient les gains de vitesse, de concentration, de compréhension, de rétention et de plaisir.

Toutefois, il reste que lorsque je reçois des témoignages d’appréciation, bien que souvent on soit impressionné par la simplicité de la méthode, le peu de flafla, la rigueur des présentations et par le changement d’approche que cela entraîne, il reste que ce qui frappe le plus, c’est le gain de vitesse.

Donc, ce que je livre avant tout, c’est plus de vitesse. Ainsi, je vais continuer de m’appeler : Les séminaires de lecture rapide Daniel Gagnon.

Peut-on goûter les mots en lecture rapide ? (conclusion)

Un bon lecteur...
Comme je l'ai écrit ici, un bon lecteur varie sa vitesse de lecture. Personnellement, les romans c'est ce que je lis le plus lentement. Et ce n'est pas parce que je veux me détendre ou savourer le style. C'est tout simplement qu'un roman, c'est ce qu'il y a de plus difficile à lire.

Les romans sont ce qu'il y a plus de difficile à lire
Les auteurs de romans cherchent à nous surprendre. Ils évitent les évidences, les clichés. Ils vont parfois rechercher les effets de style; leurs métaphores doivent être raisonnées. Si Michel Tremblay est facile à comprendre, les gagnants du Goncourt sont généralement moins accessibles. Les auteurs européens ou africains vont décrire des réalités qui nous sont étrangères dans des mots qui ne nous sont pas toujours familiers. La compréhension n'est pas toujours évidente dans ces situations. Alors qu'en moyenne, je lis les journaux à 500 m/m, lorsque je lis un roman, je roule plutôt autour de 400 m/m. Encore là, il s'agit d'une moyenne, puisque je varie ma vitesse.

De la table de chevet au bac de récupération
Un bon lecteur ne lit pas tous les textes de la même façon. Il y des livres qui sont faits pour être dévorés à petites doses, on les place sur notre table de chevet et on prend des mois à les lire. Et il y a les romans de gare, qui doivent être lus rapidement sinon on en perd le fil, et qui finissent au marché aux puces.

Le lecteur rapide et les romans
La lecture rapide, c’est de la lecture. La lecture exige des habiletés, des compétences, des dispositions. Un bon lecteur maîtrise ces compétences. Un lecteur rapide est simplement une personne extrêmement habile à ressortir rapidement le message, le contenu, le sens d’un texte. Et il le fait aussi bien avec les romans, il le fait tout simplement différemment selon l’attention qu’il souhaite porter au sens, au style, à l’intrigue, à l’écriture, etc.

En conclusion: oui, la lecture rapide permet de goûter chaque mot, si c’est ce que l’on souhaite !

Peut-on goûter les mots en lecture rapide ? (suite)

Dans cette suite de mon dernier billet, je cherche à approfondir une question déjà traitée dans la chronique: Est-ce que la lecture rapide s’applique aux romans ?

Maintenant, pour un roman écrit avec style et saveur, peut-on, sans nécessairement savourer chaque mot, peut-on savourer le style de l’auteur en le lisant rapidement ?

Pourquoi pas ? Qu’est-ce que « profiter du style » ? Le style est partout. Il est dans la substance du texte. Il explique le plaisir de lire. Il y a des auteurs qui écrivent mal, mais qui livrent un contenu, un sens, qui nous intéresse et qu’on continue à lire, même si leur style nous fait suer. Il nous épuise, il nous frustre, on se fatigue de les lire, mais les lit-on plus vite pour autant ? Pas du tout, c’est même le contraire. À l’inverse, un texte bien écrit au style riche, pensez aux grands écrivains romantiques du XIXe siècle, peut nous emmerder à mourir parce que le contenu ne fait plus de sens pour nous. Finalement, un roman fignolé, riche en couleur, lumineux, qui livre des idées qui nous interpellent sera dévoré férocement en quelques heures.

La lecture rapide (et au risque de me répéter, j’entends par lecture rapide lire tous les mots entre 300 et 600 m/m et non les survoler) permet d’accéder rapidement au contenu, d’évaluer rapidement la qualité d’un texte et d’en profiter pleinement.

Les gens qui aiment lire, qui lisent beaucoup, lisent vite.

Par exemple, le roman Stupeur et tremblement d’Amélie Nothomb est un roman savoureux qu’on lit pour le style, mais aussi pour l’amusement que nous apporte le contraste des cultures qu’elle décrit. L’écriture de l’auteur est simple, claire et imagée. C’est un roman facile à lire que j’ai lu à grande vitesse tout en m’émerveillant de la qualité de la plume de l’auteure.

Il y a un grand plaisir à lire vite. On avance. On s’implique. On embarque dans l’histoire. Alors que les gens qui lisent lentement généralement n’aiment pas lire. Et n’allez surtout pas leur parler de la qualité du style, il ne voit tout simplement pas cela.

(CONCLUSION à suivre)

Peut-on goûter les mots en lecture rapide ?

Je vais commencer par faire une distinction, on parle parfois, plutôt que de goûter les mots, de « savourer CHAQUE mot », un peu comme savourer chaque bouchée. Ce qui m’apparaît impossible en lecture. Du moins, si on prend cette expression au pied de la lettre. Car lire, comme je l’ai déjà expliqué, c’est chercher du sens, chercher des idées.

En poésie, est-ce qu’on cherche du sens ? Oui, aussi, mais différemment. En poésie, on cherche une image, une atmosphère, une émotion. On cherche à être émerveillé. On lit et relit les mêmes poèmes. On fait de même pour un texte poétique ou une formulation particulièrement bien réussie. On savoure les mots. Mais, chaque mot ? Certains mots, oui, assurément. Je pourrais dire qu’on ne savoure pas les déterminants, mais ce serait de la mauvaise foi.

Je crois que oui, en poésie, on peut savourer chaque mot. De toute façon, la poésie doit être lue à voix haute, ce qui exclut toute rapidité. À ce moment, il est possible de savourer chaque mot.

Voici un de mes poèmes favoris, je le connais par cœur. Si vous me rencontrez, demandez-moi de vous le réciter. Je prendrai un grand plaisir à partager avec vous la saveur de chacun des mots de ce poème, même si je ne connais pas le sens de chacun.

LINOTHANIE
(a.vidalie)

je te printanise
je te paysage
ma carnine
ma délétère
mon jardin devenu sauvage
et je te pleus des hirondelles
sur tes caps et sur tes rivages
mon orbaigneuse
mon orbaigneuse
tout enrichie de mon naufrage
et je t’envergue de ventôse
pour nager vers de mêmes plages
je t’érostrate les profils
mon bois de nuit
ma carcérale
mon appel au cœur étoilé
ma sainte en os blancs
mon afrique
mon nord
ma colonie perdue
mon autre côté de la mer
ma sapide
ma gratinée
mon rouge et noir
mon fait divers
mes quatre saisons en enfer
mon à-la-une en faire-part
mon épilogue en bois doré
mon outremer
ma constellation maléfique
ma jeune morte de l’année
ma révolution permanente
ma nymphe de sous les lanternes
ma croix
je te salue
JENNY MERVEILLE
MA POÉSIE ASSASSINÉE

(à suivre)

Qu'est-ce que j'ai contre la lecture en diagonale ?

J’enseigne la lecture rapide, pas la lecture en diagonale

Je n’enseigne pas la lecture en diagonale. La première chose que l’on me dit lorsque j’informe les gens que je donne un cours de lecture rapide, c’est : « Ah oui ! Lire en diagonale. »

Pourquoi, est-ce que je tiens autant à me démarquer de la lecture en diagonale ? C’est parce que la lecture en diagonale est inconsciemment associée au charlatanisme, au survol d’un texte, à l’absence de compréhension et de rétention et, surtout, au néant du plaisir de lire. Avec raison !

Alors qu’au contraire, la lecture rapide permet une meilleure compréhension, une meilleure rétention et un plus grand plaisir de lire.

Lire en diagonale = survol
Lire en diagonale, c’est lire à plus de 1000 mots/minute et j’ai amplement démontré dans mes chroniques que très peu de gens lisent confortablement à ces vitesses, et qu’il s’agit, dans les meilleurs des cas, de techniques de survol. Lorsque quelqu'un vous dit qu'il a lu un texte en diagonale, en fait il veut dire qu'il ne l'a pas lu, qu'il l'a tout simplement survolé.

Lire de 50 à 150 % plus vite

Mes objectifs sont plus modestes, mais plus réalistes : en arriver à lire entre 300 et 600 m/m. J’affirme que ces vitesses favorisent de façon optimum la concentration, la compréhension, la rétention et le plaisir de lire. Au contraire d’une lecture lente ou d’une lecture en diagonale.

Il faut savoir…
La majorité des gens lisent entre 200 et 250 mots/minute. C’est à peine plus rapide que la vitesse de la parole, qui est de 150 à 200 m/m. Il est considéré comme normal, par les spécialistes de la lecture, de lire silencieusement de deux à trois fois plus rapidement que l’on parle. De deux à trois fois 150 à 200 m/m, cela veut dire entre 300 et 600 m/m.

Lire trop lentement = ennui
Et qu’arrive-t-il lorsqu’on lit trop lentement ? Notre esprit est porté à vagabonder, il finit par s’ennuyer, par perdre le fil de ce qu’il lit et ainsi l’on perd concentration, compréhension et plaisir de lire. Le lecteur lent arrive à la fin et a oublié le début; il a saisi quelques détails et perdu de vue l’ensemble; ou il a pris beaucoup de temps à évaluer la pertinence d’un texte et il a consacré un temps fou à lire des choses inutiles.

Un lecteur efficace
La principale caractéristique d’un bon lecteur c’est sa flexibilité. Un bon lecteur s’adapte au texte, à ses besoins et aux circonstances. La lecture rapide, c’est plus que lire vite, c’est aussi des stratégies comme la lecture dynamique, la Lecture Expert et l’écrémage qu’un bon lecteur se doit de maîtriser.

« La solitude infinie existe… »

« La solitude infinie existe… »

C’est la réponse de Marie Laberge, lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle, à la question de l’animateur Guy A. Lepage : « Quelle serait la première phrase d’un livre qui aurait pour thème l’analphabétisme ? »

Est-ce que la lecture rapide s’applique aux romans ?

Pensez-vous que vous pourriez appliquer la lecture rapide à la lecture d’un roman ?

Je pose cette question à mes participants, généralement après deux heures de formation, après qu’ils aient été initiés à la technique de base et que j'aie commencé à entraîner leur vitesse de perception pour leur permettre de lire tous les mots plus rapidement.

La plupart du temps la réponse est unanime : NON !

Parfois, j’ai des participants qui réagissent très émotivement. Il y a des personnes qui ont une relation très intime avec la lecture. Pour eux lire, c’est un moment de détente privilégié, une rencontre unique, un délice pur. Je me souviens d’une participante qui m’avait dit : « Je performe toute la journée, alors une fois à la maison, je me coule un bon bain puis je m’installe pour savourer un bon roman, il n’est surtout pas question pour moi de gâcher mon plaisir en essayant de performer en lisant rapidement ».

Puis je leur explique. La principale caractéristique d’un bon lecteur, c’est sa flexibilité. Seuls les mauvais lecteurs lisent tous les livres de A à Z à la même vitesse. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’ils aient une mauvaise concentration. Quand vous lisez un roman, ou quoi que ce soit d’autre, vous n’êtes jamais obligé de le lire à votre vitesse maximale d’un bout à l’autre. Vous le lisez à la vitesse qui vous convient. Celle qui est confortable pour vous et qui vous permet d’apprécier l’histoire. Toutefois, il est primordial de le lire avec la technique de base, le repère visuel, surtout au début pour acquérir l’habitude. Puis sans vous en rendre compte, vous allez vous mettre à lire plus vite, vous aller embarquer davantage dans l’histoire, vous aller avoir une meilleure concentration et une meilleure rétention, pour finalement avoir un plus grand plaisir de lire. Actuellement, vous avez très peu d’expérience en lecture rapide, il est trop tôt pour juger.

Pour moi, le plaisir de lire est le moteur à la base de la lecture.


À la fin de la journée, je leur repose la question. À ce moment, les participants ont pratiqué davantage, ils ont expérimenté la lecture dynamique, la Lecture Expert et l’écrémage, qui leur permettent de comprendre qu’un bon lecteur est flexible, et surtout ils ont acquis beaucoup plus de confort avec la technique du repère visuel. Et bien, cette fois-ci la réponse est toute autre. Mais il n’y a pas d’enthousiasme. On comprend, on anticipe, mais il reste à le vivre par soi-même. C’est seulement dans les semaines qui suivent que les participants m’écrivent pour témoigner d’un plus grand plaisir de lire.

Depuis que j’enseigne la lecture rapide, j’ai fait beaucoup d’effort pour me démarquer de la fameuse étiquette de « lecture en diagonale » qu’on associe à la lecture rapide et qui grosso modo signifie survoler un texte pour en deviner le contenu sans aucun plaisir de lire. Je n’enseigne pas la lecture en diagonale. J’ai trop de respect pour la lecture. Pour moi, le plaisir de lire est le moteur à la base de la lecture. Même pour le rapport plate que vous êtes obligé de lire ! Vous en doutez... C'est que vous ne connaissez pas la lecture dynamique, la Lecture Expert et l'écrémage.

Qu’est-ce que l’acte de lire ?

La collection Que sais-je a publié en 1995 un petit livre La lecture experte qui donne la définition suivante :

« Lire consiste à extraire de l’information visuelle à partir d’une page écrite afin de la comprendre. »

C’est même la toute première phrase du livre.

On pourrait simplifier l’énoncé en élaguant la partie descriptive et on aurait : LIRE, C’EST COMPRENDRE.

Depuis la fin des années 60, l’enseignement de la lecture met davantage l’accent sur la compréhension. Car on sait que lire, c’est plus que décoder des mots syllabe par syllabe.

Et c’est quoi comprendre ?

Comprendre, c’est dégager le sens.

Si vous entendez une blague et que vous ne la comprenez pas, vous ne la rirez pas. Vous ne serez pas capable de l’expliquer.

Si vous la comprenez : vous allez peut-être la rire; vous allez pouvoir la raconter en vos propres mots; vous allez être capable de l’expliquer, d’en dégager le sens, l’idée, le message.

Donc, lire, c’est chercher à dégager le sens. Ou plus simplement : LIRE, C’EST CHERCHER DU SENS*.

Conséquemment, lire ce n’est pas décoder syllabe par syllabe, mot par mot. Lire ce n’est pas non plus accumuler une liste de détails ou de faits. Lire c’est chercher des idées, c’est chercher le message…

Pour bien lire, il faut maintenir le C.A.P. C'est-à-dire, privilégier la Compréhension Avant la Précision. Négliger les détails pour saisir l’ensemble. Car nous retenons plus facilement les idées que les faits. Et paradoxalement, la maîtrise de l’ensemble nous aide à mieux retenir les détails.

Et quel est le meilleur moyen pour aller directement aux idées ? Eh oui ! Il s’agit d’aller vite. Comme le disait Alain : « Lire, c’est aller vite [ ] c’est négliger ce qui va de soi… » Au contraire de ce que bien des gens croient, la vitesse en lecture favorise la compréhension. Attention ! Ici, je parle de vitesse, mais de vitesse raisonnable, soit entre 300 et 600 m/m, soit de 50 à 150 % la vitesse du lecteur moyen dont la vitesse de lecture dépasse à peine la vitesse de la parole.

Bref :
1- Lire c’est chercher du sens, donc des idées.
2- Qu’une idée, ce n’est pas une suite de syllabes, ou de mots ou, encore, de détails ou de faits.
3- Que nous retenons plus facilement les idées que les faits ou les détails.
4- Donc que trop s’attarder aux détails fait perde de vue l’ensemble et nuit à la compréhension.
5- Et finalement, que lire rapidement favorise la compréhension.

* Cette définition, je l’ai reprise de Mme Jocelyne Giasson, une sommité dans l’enseignement de la lecture qui a formé deux générations de profs. Mme Giasson a été ma correctrice de thèse.

Confiance en soi = croire en soi

Barbara De Angelis, La confiance en soi. ADA, 2006.

Un tout petit livre, 86 pages, sans grandes prétentions, qui y va de conseils simples et pratiques pour développer sa confiance en soi. J’ai bien aimé sa conception de la confiance en soi, elle me rejoint. J’ai une bonne estime de moi, mais j'ai tendance à ne pas croire suffisamment en moi : le doute méthodique est à la base de la science, mais pas de la confiance en soi.

Si le contenu de ce résumé vous plaît et vous stimule autant que tous ceux qui l’ont lu jusqu’à maintenant, n’hésitez pas à faire comme eux et à le référer à vos amis, parents et collègues.

Voici mon résumé :

La confiance en soi provient de votre détermination. Elle repose sur votre conviction de posséder en vous tout ce qu’il faut pour réussir. C’est de savoir que vous réussirez à surmonter vos peurs et que vous n’abandonnerez pas la partie. Peu importe les résultats, elle s’appuie sur la foi en vous-même, que vous réussissiez ou pas.

Elle repose sur l’action : avoir confiance que vous allez faire le nécessaire et donner de votre mieux. C’est agir, en ayant la permission d’échouer à condition d’avoir tout fait ce que vous vous êtes promis de faire.

Elle ne dépend pas de vos aptitudes dans tel ou tel domaine, sinon la confiance ne se manifestera que dans les domaines où vous excellez et pas le reste du temps.

Vous ne serez jamais bon du premier coup. Il faut savoir que vous ferez des erreurs. Si l’orgueil, la crainte de faire des erreurs et de faire mauvaise figure, vous empêche d’agir, vous ne ferez jamais rien. Si vous attendez d’avoir réussi quelque chose pour vous sentir prêt à agir, vous autosabotez votre vie. C’est comme si un patron vous imposait constamment de nouvelles conditions avant de vous accorder une augmentation promise. Ne vous traitez pas de cette façon.

La confiance en soi provient de votre capacité d’agir en dépit de vos peurs. Il y a un livre qui porte ce titre : Feel the fear and do it anyway. Il est normal d’avoir peur. Ceux qui réussissent de grands projets sont ceux qui accueillent leur peur comme un stimulant pour agir et non comme une angoisse paralysante.

Avoir confiance en soi, c’est croire en soi. C’est différent d’avoir un gros ego qui signifie « chercher à prouver qu’on est meilleur que les autres ».

Il y a des avantages de ne pas avoir confiance en soi : cela vous justifie d’être paresseux, inactif, déprimé et en colère. Est-ce votre cas ? Il faut du courage pour briser ses vieux modèles.

Les quatre étapes de la confiance en soi :
1- Passer à l’action, entreprendre
2- Persévérer, maintenir le cap, échapper aux chants des sirènes et éviter de s’éparpiller
3- Se préparer à rencontrer des obstacles et à y faire face
4- Demander de l’aide autour de soi, accepter l’aide qu’on vous offre, tisser des liens

Finalement, rappelez-vous toujours que vous êtes sur terre pour une seule raison :

Être aussi extraordinairement VOUS que possible.

Mangez ! Un livre antirégime, prominceur et progourmandise.

Pour la première fois, comme promis, je vous parle d'une de mes trouvailles. Et quelle trouvaille ! Un livre appelé à connaître un succès retentissant. Vous en entendrez parler, si ce n'est déjà fait. Un livre iconoclaste comme je les aime, qui remet en question les idées reçues sur la nutrition.

Mangez ! Un livre antirégime, prominceur et progourmandise de Guylaine Guevremeont Dt.P. et Marie-Claude Lortie, journaliste à la Presse. Les Éditions La Presse.

Fini les restrictions de toutes sortes, vous pouvez enfin manger tout ce que vous voulez - oui tout : chips, pizza, pogo, bonbons, gâteau au fromage, fraises à la crème 35 %, saucisson bien gras, chocolat, name it - et maigrir sans faire d’exercice.*

Pas que l’exercice ne soit pas recommandé et qu’on ne doive pas manger santé. Mais on doit faire de l’exercice parce qu’on aime ça, ou qu’on veut se mettre en bonne condition physique, mais pas pour maigrir. Parce que l’activité physique, bien qu’elle augmente le métabolisme et brûle les calories, augmente aussi votre appétit et on revient à la case départ. Il faut manger santé, mais pas s’astreindre à manger triste sous prétexte de santé. Ni se priver de ce qu’on aime, car de toute façon on finit par craquer et manger plus pour compenser. On ne gagne rien au change.

Attention : si vous pensez à maigrir rapidement, pour pouvoir mieux vous goinfrer aux fêtes, vous n’y êtes pas du tout. Certains de ses clients ont commencé à maigrir que huit mois après avoir adopté cette approche, qu’on pourrait qualifier de retour aux mécanismes naturels de régulation de l’appétit.

Vive la gourmandise, à bas la goinfrerie !

Il s'agit de retrouver un instinct sain face à la nourriture, et pour cela il faut réapprendre à reconnaître les signaux que nous envoie notre organisme et à leur obéir. Message qui se résume ainsi : Mangez aussitôt que vous ressentez la faim; arrêtez dès que vous n’avez plus faim.

Le nourrisson le fait spontanément, la majorité des enfants aussi, mais pas beaucoup d’adultes, encore moins ceux qui s’astreignent à toutes sortes de restrictions. Car à force de s’interdire ses aliments préférés, on finit par perdre ses repères, flancher et se gaver comme une oie. Les études le démontrent : les restrictions sont source de compulsion. En mangeant ce qu’on veut, quand on veut, on redéfinit notre rapport aux aliments et on redevient plus modéré. Et on maigrit sans souffrir. Enfin, terminées les obsessions alimentaires qui grugent tant d’énergie. On mange quand on a faim. On arrête dès le que l’impression de satiété se fait sentir. Il faut alors abandonner son assiette, même à moitié pleine. Même la succulente tarte au sirop d’érable à peine entamée. Il n’y a pas d’impression de se priver, car de toute façon, on peut manger ce que l’on veut, aussi souvent que cela nous plaît. Il y a toujours la possibilité de se reprendre au prochain repas, qui de toute manière n’est pas très loin puisqu’elles recommandent, si nécessaire, jusqu’à six repas par jour. Et puis après les premières bouchées, les aliments ont moins de goût, aussi bien manger plus souvent, on goûte plus. En s’attardant davantage au goût, on favorise la diversité, et comme les papilles gustatives participent à la sensation de satiété, le cercle vertueux s'enclenche.

Quand est-ce qu’on a faim ? Quand est-ce qu’on n’a plus faim ?

C’est la partie la plus difficile, car on a souvent perdu le contact avec les messages de son corps. C’est l’objet du chapitre le plus long, et c’est tout le programme. Il faut faire attention aux fausses faims, celles qui nous font manger nos émotions et outremanger sans faim. Et il faut manger lentement, bouchée par bouchée, mastiquer longuement des deux côtés de la bouche, s’arrêter régulièrement pour se demander si on a encore faim.

Bref, écoute ton corps ! Apprends à reconnaître les signaux de la faim et de la satiété, pour cela il faut s’interroger constamment : Ai-je faim ou est-ce que je m’ennuie, etc. ?

Parmi ses autres recommandations :
Déjeuner dans l’heure qui suit le lever.
S’asseoir pour manger, sans lire, sans écouter la télévision, afin de se concentrer sur le goût des aliments.
Introduire les aliments interdits graduellement, de préférence le jour, car c’est le soir qu’on a le plus tendance à être compulsif.
L’alcool est permis, mais attention, il altère le sens de la satiété. C’est aussi une question d’arrêter lorsqu’on est rassasié.
Avant de vous coucher, si vous avez faim, mangez !
Cacher votre balance. Se peser trop souvent amène à être déçu de son poids avec pour conséquence qu’on cherche à se priver. À éviter !

Un livre libérateur

En fait, c’est une philosophie de vie qui rejoint ma conception de la lecture et de la pédagogie : Learn must be fun. Et bien manger doit être un plaisir, point, et non une source de frustration qui vous gâche la vie. Une fois que vous aurez compris cela, vous serez envahi par un ravissement libérateur : ENFIN !

Quand elle parle des enfants et de l’alimentation, je me suis senti revenir aux sources, au livre qui m’a amené à la pédagogie : Libres enfants de Summerhill. Dans ce livre paru en 1960, l’auteur, A.S. Neil, prêchait le respect de l’enfant, de ses besoins et de ses goûts. Et au livre qui m’a donné ma vision de la pédagogie, Une pédagogie pour les sciences expérimentales, d’André Giordan, qui défend une pédagogie basée sur la curiosité spontanée de l’enfant, et l’importance de lui offrir un cadre diversifié et stimulant.

Et cela rejoint ma vision de la lecture rapide lorsque j’interpelle mes participants en leur disant : « Libérez-vous de vos chaînes, soyez des lecteurs déchaînés, roulez-vous dans la crème, vous n’engraisserez pas, seules vos connaissances vont engraisser et lire de cette façon c’est extraordinairement passionnant, on parle ici du plaisir pur de lire ».

En conclusion, c’est un livre que je recommande chaudement, un livre qui va changer votre vie…

*Il y a quelques années est parue dans les journaux une publicité qui se servait de la notoriété de Demis Roussos pour promettre un résultat similaire. Il s’agissait d’un régime sans glucides du type Atkins qui n’a eu aucun impact à long terme sur la ligne du célèbre chanteur grec. Pourquoi est-ce que je pense que ce livre va réussir là où tant d'autres ont échoué ? Parce qu’il est basé sur la science de la nutrition et sur le gros bon sens. Les deux auteures ne sont pas des médecins qui se sont improvisés diététiciens comme Atkins et Montignac, auxquels presque tous les nutritionnistes s’opposent.

Daniel Gagnon
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Lectura Inteligente

Un logiciel de lecture rapide pour les enfants en provenance du Mexique

L’année passée, j’ai reçu un courriel provenant de Mme Araceli Otero de la Faculté de Psychologie de la Universidad Nacional Autónoma de México. Mme Otero avait obtenu ma référence de Mme Marguerite Lavallée professeure à l’École de psychologie de l’Université Laval.

Elle me demandait de l’information sur la lecture rapide en me disant qu’elle préparait un logiciel de lecture rapide pour ses étudiants. Je lui ai envoyé le contenu de mon cours que j’avais sur papier en lui mentionnant que je ne lui recommandais pas le tachistoscope (un appareil ou logiciel qui projette des mots ou des groupes de mots à très grande vitesse).

Depuis, je n’ai eu que de très brefs échanges avec elle.

Il y a quelques semaines, j’ai eu le plaisir de savoir que Mme Otero était de passage à Québec pour visiter sa collègue de l’Université Laval et qu’elle désirait me rencontrer.

La rencontre a eu lieu dans les bureaux de Mme Lavallée à l’Université Laval et j’ai eu la surprise de constater que Mme Otero avait fait un travail fantastique. Elle a développé un logiciel de lecture rapide pour les lecteurs débutants avec une série d’exercices qui respectent toutes les règles que j’enseigne.

J’ai pu voir les résultats de quelques enfants et ceux-ci réussissent assez facilement à doubler leur vitesse de lecture. Bien qu'il s'agisse de résultats préliminaires, je suis émerveillé.

L’avenir ? Eh bien, Mme Otero a fait une demande de subvention pour que je puisse donner mon séminaire de lecture rapide au personnel de l’Universidad de México, et une fois le logiciel complété il est question de le traduire en français et de l’offrir sur le marché francophone…

Bref, je m’internationalise !

Je vous en redonne des nouvelles.

Psst ! Avez-vous un bon cours d'espagnol à me recommander ?

Daniel Gagnon
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Blogue

Bienvenue à tous sur mon nouveau site Internet qui est maintenant un blogue.

J'y tiendrai une chronique portant essentiellement sur les questions qui me sont posées et sur les habiletés intellectuelles. Et puisque je suis un grand lecteur, lecture rapide oblige, j'y parlerai aussi de mes trouvailles. Comme ceux qui ont suivi mon cours le savent, un lecteur rapide sait évaluer rapidement la pertinence et la qualité d'un livre, ce qui fait qu'il lit beaucoup de bons livres, et de côté je ne manque pas de sujets.

Donc à venir:
La lecture rapide pour les gens de 50 ans et plus. Une chronique qui m'a été commandée par Mme Carole Lemay, du site www.citeboomers.com

La lecture rapide pour les enfants. J'ai une excellente nouvelle à vous annoncer de ce côté, des développements qui viennent de l'Université de Mexico. Eh oui ! Une collaboration internationale qui m'enthousiasme. Vous êtes nombreux à m’avoir appelé pour soulever cette question, toutefois ne me rappelez pas trop vite, le tout ne sera fonctionnel que dans un an ou deux. À venir…

Alors donc, au plaisir...

Daniel Gagnon
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Historique

Quand ce blogue aura plus d'un mois d'existence, vous retrouverez ici les carnets des mois précédents.


Comment mieux mémoriser tes lectures!



La mémoire des idées lues


« [La] meilleure manière d’étudier […] utiliser sa mémoire afin

de régénérer l’information apprise. » Mathieu Gagnon

On me pose souvent la question :
À quoi ça sert de lire vite si l'on ne retient rien ?

En ce qui concerne la mémoire, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

Commençons par la MAUVAISE nouvelle :
Des trucs pour mémoriser instantanément et sans effort, ça N’EXISTE PAS !
Par contre, de nombreux trucs simples, même amusants, existent. Tu mémoriseras plus facilement, mais ça demande de la répétition et du travail.

Avec de la détermination et en y consacrant le temps nécessaire, ça marche. Tu pourras mémoriser des quantités d’information que tu n’aurais même pas osé entreprendre de retenir auparavant. Par exemple, j’ai enfin réussi à mémoriser des poèmes que j’avais essayé d’apprendre par le passé sans y parvenir. Autre exemple, je mémorise la liste de mes participants et dès le départ, sans carton d’identification, je peux les appeler par leur nom.

Mais, pour cela, tu dois donner un effort substantiel qui demande une motivation difficile à trouver en l'absence d'urgence.

Maintenant la BONNE nouvelle :
On bénéficie de plusieurs mémoires et celle qui nous intéresse, la mémoire de ce qu’on a lu, se développe aisément à l'aide de stratégies très simples qui demandent relativement peu d’efforts. De plus, améliorer cette mémoire sera très enrichissant si tu partages avec un ou des amis.

Les objectifs pédagogiques de ce cours

Objectif général

À l’issue de la formation, l’apprenant pourra mémoriser à long terme les idées, les faits ou les anecdotes d’un texte.

Objectif spécifique
Il pourra nommer et expliquer les 5 approches de la mémorisation des idées d’un texte
a- Se préparer : l’attention (avoir un projet mémoire)
b- Régénérer (se tester)
c- Synthétiser (enseigner)
d- Réciter (étudier)
e- Réviser (Ce qui nous frappe ou ce qui nous sert.)


Introduction

Nous avons plusieurs mémoires qui sont en fait des processus mémoriels. Souvent, les gens vont parler de leur mémoire comme si c’était un organe ou un muscle qu'il possèdait. On ne peut pas transplanter ou disséquer la mémoire.

Le mot mémoire est une abstraction qui réfère à un processus plutôt qu’à une structure physique. Ce n’est pas une chose qu’on a dans la tête. Se rappeler est une activité. Notre mémoire n’est pas localisée à un endroit précis où tout ce que l’on a mémorisé se retrouve.

La mémoire fait appel à un nombre important de processus, d’activités, d’habiletés et d’attributs. Les approches récentes s’organisent autour de l’idée de sous-systèmes séparés. On en retrouve principalement trois : 1 — la mémoire sensorielle, 2 — la mémoire à court terme, 3 — et la mémoire à long terme qui serait, elle, composée de différents types de souvenirs.

La mémoire motrice par exemple n’est même pas consciente. Essayer de décrire comment tu laces tes souliers ou de dire où sont localisées les touches de ton clavier d’ordinateur.

Quand on parle d’améliorer sa mémoire, on ne vise pas à l’entraîner à devenir plus grosse et plus forte. En fait, on devrait parler de processus mémoriels différents. Et avec les bonnes stratégies métacognitives, on peut avec un peu de pratique, comprendre et améliorer ces processus.


Toi et moi, on doit se parler

Que ce soit pour ses études ou pour le travail, lorsqu’on lit un livre ou un document important on veut être en mesure de se servir de l’information non seulement pour l’examen ou la réunion du lendemain, mais aussi des mois ou des années plus tard.

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La meilleure manière de mémoriser à long terme ce qu’on a lu, c’est de mettre en pratique ce simple aphorisme : Une idée n’est pas complète tant qu’elle n’est pas exprimée.

Je peux te parler de livres que j’ai lus il y a 5 ans, 10 ans, plus de 20 ans même. À l’opposé, j’aurais de la difficulté à te parler de livres que j’ai lus le mois dernier.

Je pourrais t’improviser sur-le-champ une conférence d’une heure sur le déclin de la violence, basé sur le livre de Steven Pinker, « The better angels of our nature: Why violence has declined », alors que cela fait plus de 5 ans que j’ai lu ce pavé de 700 pages.

Je pourrais te raconter en détail les cas phénoménaux rapportés par le Dr Oliver Sack dans son livre « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau », que j’ai lu il y a plus de 20 ans. Ce que je serais incapable de faire pour des livres lus ces derniers mois.


Qu’est-ce qui explique ce « déclin » de ma mémoire ?

En fait, ma mémoire n’a pas décliné. Elle est même meilleure qu’elle était. C’est tout simplement que dans le premier cas, ce sont des livres que j’ai adorés et qui m’ont interpelé au point que j’ai senti le besoin d’en parler à tout le monde autour de moi. En ce faisant, j’ai ancré leur contenu dans ma mémoire à long terme.

Dans le second cas, ce sont des livres qu'une fois lu, j’ai rabattu la quatrième de couverture et je suis passé à autre chose. En n’utilisant pas ce savoir, il s’est estompé.

Notre mémoire à long terme est notamment composée
de nos souvenirs biographiques

Sais-tu pourquoi on finit par croire les mensonges qu’on raconte ?

Lorsque tu racontes à répétition une anecdote inventée, tu finis par l’intégrer à tes souvenirs. Au fil du temps, on oublie le contexte qui nous a amenés à inventer cette histoire et à force d’être répétée, elle devient un souvenir auquel on croit vraiment.

On connaît aussi de nombreux cas de personnes qui sont convaincues d’avoir vécu un évènement alors qu’en réalité c’est arrivé à quelqu’un d’autre, un ami ou un membre de leur famille. Parfois, c’est même une scène de film qu’on est convaincu d’avoir vécue : Ronald Reagan est au centre de quelques anecdotes du genre.

Cela s’explique par la toute-puissance des histoires, surtout celles qu’on raconte.


Savais-tu que les psychologues qui traitent les troubles reliés à un traumatisme vécu, appelé stress post-traumatique, ne font plus de debriefing; c'est à dire qu'ils ne demandent plus à leurs patients de raconter leur histoire en détail ?

Ils se sont aperçus qu’au contraire de les aider à relativiser leur problème, cela accentuait leur stress. Les patients se plaignaient de souvenirs encore plus vifs et poignants qui venaient les hanter.

Aujourd’hui, on leur demande de ne plus parler de ces évènements, de ne plus y penser et de plutôt occuper leur esprit en s’activant. On privilégie maintenant la tenue d’un journal où ils doivent parler de leur quotidien et mettre l’accent sur leurs émotions au jour le jour. Bref d’oublier et de se refaire une vie.

La mémoire des idées lues est liée à notre mémoire biographique. Les idées ont une histoire.


Du point de vue des idées, notre cerveau est le seul contenant dans lequel : plus on en met, plus on peut en mettre.

L’apprentissage dépend de nos connaissances antérieures. Plus on a de connaissances dans un domaine, plus on trouve facile d’apprendre dans ce domaine, car on dispose alors de plus de crochets sur lesquels on peut accrocher de nouvelles informations.

« Notre mémoire est fondamentalement associative : on retient mieux lorsqu’on peut relier la nouvelle information à des connaissances déjà acquises et solidement ancrées dans notre mémoire. Et ce lien sera d’autant plus efficace qu’il a une signification pour nous. » http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_07/i_07_p/i_07_p_tra/i_07_p_tra.html#2

Tout cela explique pourquoi on atteint le sommet de nos compétences dans la cinquantaine.


On se souvient de ce qui nous sert
ou de ce qui nous frappe


Ce qui nous frappe

La mémoire biographique et les émotions sont intimement liées. Leurs centres d’activités sont mêmes voisins dans notre cerveau. Les réactions que les émotions suscitent vont créer en nous un souvenir très fort.

Selon Paul Ekman, nous comptons six émotions de base. Les évènements qui te font peur ou te font plaisir, qui suscitent ta colère ou ta tristesse, comme ceux qui te surprennent ou te font honte sont beaucoup plus susceptibles d’être retenus que ceux qui te laissent indifférent.

Donc, si une idée t’apparaît lumineuse, qu’elle t’emballe ou qu’elle règle un problème qui te préoccupe : les chances sont plus grandes que tu t’en souviennes ou que tu sois motivé à la mémoriser.


Ce qui nous sert

Être motivé à mémoriser quelque chose, c’est avoir un projet mémoire. Et c’est alors qu’on mobilise nos ressources pour ancrer l’information. Souvent, on va se dire : « je dois absolument raconter ça à _____ (ici, mettez le nom d’une personne proche) ! » Et dans notre tête, on se prépare à raconter notre histoire en la répétant. En d’autres mots, vous vous apprêtez à vous servir de cette information en vous projetant mentalement dans le futur en train de vous en servir.


Comment mémorise-t-on les blagues ?

En les répétant immédiatement après les avoir entendues. Fais une liste de blagues et raconte-les souvent : tu auras alors une bonne mémoire des blagues. Encore doit-on disposer de la motivation d’entreprendre un tel projet mémoire.

Comment étudier ?

1- Réciter (en pensant à une personne ou un public)

Le sens premier du mot « réciter » est : dire à haute voix ce qu’on vient d’apprendre par cœur. En méthodologie du travail intellectuel, il signifie se répéter à soi-même ou à un tuteur (ou un collègue) ce qu’on vient d’étudier. Il n’implique pas nécessairement le mot à mot, cela peut être un sens général.

La meilleure façon de retenir les idées dont tu viens de prendre connaissance par la lecture, c’est d’en parler. Si tu as la chance d’avoir un conjoint, un parent, un ami, un collègue qui partage ton intérêt pour la lecture, échange avec lui sur ce que tu viens de lire. Et si tu ne prévois pas rencontrer cette personne avant plusieurs heures ou quelques jours, prépare-toi. Imagine que tu es avec cette personne et pense à ce que tu vas lui dire !

Si tu devais lui expliquer ce que tu viens d’apprendre en une seule phrase, quelle serait cette phrase ? Cette dernière consigne est un excellent exercice pour développer ton esprit de synthèse. Je l’ai fait systématiquement pendant des années. Après la lecture d’un article de journal qui m’avait plu et même après avoir visionné un film, je m’arrêtais, je forgeais ma phrase, puis je cherchais trois ou quatre éléments pour détailler l’idée.

EXEMPLE : « L’éthique des affaires n’existe pas »

Cela doit faire plus de 15 ans, j’étais dans une librairie. Un livre a attiré mon attention. Le titre était provocateur : « L’éthique des affaires n’existe pas… » Je suis dans les affaires et j’ai envisagé un temps une recherche de doctorat sur l’éthique. J’étais donc curieux d’en savoir plus. Mon objectif de lecture : Le titre : comment l’auteur explique-t-il son titre ? C’était un petit livre et son seul survol m’a permis de comprendre la thèse de l’auteur. Voici ma phrase synthèse :
« L’éthique des affaires n’existe pas, comme l’éthique propre à une profession spécifique n’existe pas; en fait, l’éthique se résume à la règle d’or : traite tes clients comme tu souhaites qu’on te traite. »

Je me souviens également qu’après avoir replacé le livre dans son présentoir, je n’ai pas pris d’autres livres. Je suis sorti de la librairie et j’ai marché en pensant à ce que j’allais dire de ce livre à la première personne à qui j’aurais l’opportunité d’en parler.

Je me souviens encore de cette synthèse après tout ce temps, parce qu’à l’époque je racontais cette histoire aux participants de mon séminaire.


Prépare-toi à enseigner !

As-tu déjà entendu un professeur dire : j’ai maîtrisé cette matière, le jour où j’ai eu à l’enseigner ?

J’ai posé cette question à 23 professeurs du collégial : j’ai vu devant moi 23 têtes hochées positivement.


Quelle est la meilleure façon d’étudier pour se préparer à un examen ?

C’est d’étudier avec un collègue.

Interrogez-vous mutuellement sur des points de détails. À chacun votre tour, vous expliquez à votre manière ce que vous avez compris, ce qui vous apparaît important ou ce qui, vous pensez, peut faire l’objet d’une question surprise.

J’ai de nombreux témoignages d’étudiants qui ont eu du succès dans leurs études grâce à cette approche.

La validité de la « récitation » repose sur de nombreuses études.

RÉCITER avec un collègue fonctionne :

1— parce que cela te met dans une situation similaire à celle que tu vas vivre à l’examen : soit de répondre rapidement à des questions, parfois imprévues, en tes propres mots ;

2— cela t’aide à identifier les lacunes, les faiblesses dans tes connaissances afin de les corriger ;

3— cela t’oblige à répéter et à réviser ;

4— tu vis un évènement biographique en interaction avec une personne réelle avec qui tu vivras des émotions qui resteront attachées à votre apprentissage pour toujours.


2- Réciter seul (tester sa mémoire)

Si tu es seul, tu peux obtenir d’excellents résultats en te testant toi-même.

Après avoir lu un texte. Tu prends une feuille de papier et tu notes tout ce que tu as retenu. Puis tu retournes au livre, pour compléter. Tu répètes à plusieurs reprises, jusqu’à ce que tu puisses restituer le plus d’éléments possible sans avoir à te référer au texte. Le dire à haute voix est préférable, parce que cela t’oblige à plus d’attention, mais ce n’est pas nécessaire.

Si tu veux en savoir plus sur la valeur scientifique de cette approche, je te suggère de regarder les trois vidéos de Mathieu Gagnon, professeur en psychopédagogie de l’Université de Sherbrooke, qui détaillent la méthode et les recherches qui l’appuient.

En résumé, voici ce que M. Gagnon explique :
Si tu as une heure pour étudier un texte qui prend 20 minutes à lire, plutôt que de le relire deux autres fois, il est mieux de le lire une seule fois et de consacrer les 40 minutes qui suivent à restituer le contenu sur papier. Si tu as un blanc, tu triches et cherches la réponse. Tu répètes en essayant de tricher moins à chaque reprise.

Il appelle cela de la « récupération » :

« La stratégie de récupération fait référence à différentes manières d’étudier pour lesquelles l’apprenant doit utiliser sa mémoire afin de régénérer l’information apprise. » Mathieu Gagnon


Réciter seul ou avec une autre personne ?

Si tu en as la possibilité, il est mieux de parler à une personne, d’expliquer de vive voix ce que tu as compris de ta lecture. Parce que : une idée n’est pas complète tant qu’elle n’est pas exprimée. Et l’expression par la parole à une personne réelle a pour effet de créer en toi une série de connexions neuronales plus solides et plus durables que celles produites par la simple écriture.

On se souvient de ce qui nous sert et de ce qui nous frappe. Si tu en parles, l’information sert. Et nos liens avec les personnes réelles de notre entourage, même avec un inconnu, ont toujours une touche émotive qui renforce la mémoire.

Par contre, si la personne avec laquelle tu dois étudier a plus d’affinité pour le bavardage, il est alors préférable d’étudier seul.

Tu comprendras que je parle ici davantage des textes informatifs que l’on a besoin de mémoriser pour ses études ou son travail. On peut vouloir retenir le contenu d’un roman, mais c’est rarement un enjeu, à moins que ce soit pour un examen littéraire. De toute façon, si c’est le cas, ce sont les mêmes principes qui s’appliquent et c’est même encore plus facile à mémoriser.

Pourquoi, d’après toi, les romans sont-ils plus faciles à mémoriser ? Eh oui ! Par ce que les histoires sollicitent nos émotions.


En résumé…

Le résumé, c’est toi qui va devoir le faire. Si tu m’envoies ton devoir no.2, je vais t’envoyer ma phrase synthèse.

Au plaisir d’échanger avec toi !

Daniel

DEVOIRS

1- Maintenant, détermine un temps maximum, 10, 20, 30 minutes, et essaie de restituer de mémoire ce que tu viens de lire. Tu as le droit de tricher au début, mais de moins en moins par la suite.

2— Si tu avais à résumer ce cours en une seule phrase, quelle serait cette phrase ?

3— Prépare-toi à enseigner ce que tu viens d’apprendre à un ami. Détermine, maintenant, celle ou celui qui bénéficiera de tes connaissances. Pense à ce que tu vas lui dire. Commence par ta phrase synthèse, puis illustre là avec les compléments pertinents. Écris ton plan de cours.


ANECDOTE : Étudier avec une odeur de chocolat


J’ai connu une dame qui a participé au jeu-questionnaire télévisé « Tous pour un ». Le participant, toujours un seul, devait répondre à des questions extrêmement pointues sur un sujet bien précis. S’il ne savait pas la réponse à une question, il pouvait faire appel au pubtlic, d’où le titre, « Tous pour un ». La série se poursuivait sur trois semaines et les bonis augmentaient en conséquence. La série à laquelle la dame en question a participé portait sur le chansonnier québécois, Félix Leclerc.

Elle m’a raconté qu’elle étudiait dans une odeur de chocolat. Elle ne mangeait pas le chocolat, elle le humait. Sur le plateau de l’émission, elle avait dans le creux de la paume de sa main un soupçon de chocolat, l’équivalent d’une tache. À chaque série de questions, énoncées plusieurs à la fois, elle réfléchissait à ses réponses en appuyant son visage entre ses mains, histoire de lui permettre d'humer l’odeur de chocolat et de se remettre dans l’atmosphère de ses études. Elle n’a pas eu à faire un seul appel à tous et, dans l’histoire de cette émission, elle a été la seule à avoir épuisé la banque de petites questions rapides que l’animateur conservait pour la fin lorsqu’il restait du temps.