Séminaires de Lecture Rapide - Daniel Gagnon

Daniel Gagnon M.A. orthopédagogueDaniel Gagnon M.A. orthopédagogue

Aller plus loin en lisant plus vite!

Lisez et comprenez plus vite, soyez plus concentré et plus efficace, gagnez du temps !

Comment le pointeur aide les enfants à découvrir un plus grand plaisir de lire :

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À PROPOS DE L'AUTEUR, Daniel Gagnon


Table des matières

Avant-propos

Introduction

Si l’enfant a des problèmes de lecture
Si votre enfant apprend au rythme de sa classe
Si votre enfant est surdoué

Première étape : Apprendre à lire avec un pointeur

1) Une révolution dans l’enseignement de la lecture

2) Comment présenter et utiliser le pointeur?

3) Pourquoi est-il plus efficace de lire avec un pointeur?

4) Pourquoi notre œil cesse-t-il de se déplacer en saccades lorsqu’il suit le pointeur?

5) Avis aux professionnels de l’éducation

6) Réponses aux questions souvent posées


1- Comment utilise-t-on le pointeur sur un écran?
2- Que faire si je trouve que lire avec un pointeur nuit à ma concentration?
3- Dans les choix suivants, lesquels sont préférables?
4- L’utilisation d’un pointeur est-ce uniquement une étape temporaire?
5- Pourquoi faut-il toujours lire avec un pointeur?
6- Si je veux juste lire pour me détendre, pourquoi chercher à être efficace?
7- Pourquoi risquer de perdre mon plaisir de lire en cherchant à lire vite?
8- Comment lit-on avec un pointeur dans le bain ou au lit?
9- Moi j’aime profiter du style de l’auteur et m’attarder à chaque mot pour les savourer.
10- En devant toujours lire avec un pointeur n’y a-t-il pas le risque de devenir dépendant d’une béquille?

Deuxième étape : Développer compréhension et plaisir de lire

7) La compréhension

8) Comment développer le vocabulaire et les connaissances de votre enfant?

9) Être un modèle-lecteur

10) Que faire si vous n’aimez pas lire?

11) Développer la passion de lire de votre enfant

Troisième étape : La fluidité et la vitesse

12) Qu’est-ce que la fluidité?

13) Qu’est-ce qui distingue fluidité et vitesse?




Quatrième étape : Développer les prérequis à la fluidité (la lecture guidée)

14) Que faire lorsque votre enfant bute sur un mot ou se trompe de mot? (En situation de lecture pour le plaisir.)

15) Assurer la compréhension et la mémoire à long terme

16) Travailler les graphèmes problématiques

17) Comment développer compréhension et fluidité en anticipant?

Cinquième étape : Comment entrainer la vitesse?

18) Travailler la vitesse de lecture

19) Entrainer la vitesse

20) La rétention (développer la mémoire à court terme)

Conclusion

À VENIR

Remerciements
Bibliographie
Annexe 1 : Témoignage : visez 300 ou 1000 m/m?
Annexe 2 : Former un club de lecture. Comment faire lire les élèves en groupe?
Annexe 3 : Suggestions de chansons à suivre en groupe


Aux élèves du programme PROTIC du Collège des compagnons qui ont été les pionniers de cette méthode.


Accédez à l'intégralité de ce livre en cliquant ICI.

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AVANT-PROPOS


Des parents découvrent avec surprise que leur enfant

a développé la passion de la lecture

J’enseigne depuis 1997 la lecture rapide aux adultes. Je leur apprends non seulement à lire plus vite, mais également à mieux comprendre et à mieux retenir les idées lues. Je leur montre aussi à gagner du temps en allant rapidement à l’essentiel d’un texte. Beaucoup de mes participants doublent ainsi leur vitesse de lecture. Voici quelques-uns des commentaires que je reçois en fin de formation : « Surprenant! » « Tout le monde devrait suivre ce cours! » Mais surtout cette question : « Pourquoi est-ce qu’on n’enseigne pas cela à l’école? »

En réalité, le quart de ce que j’enseigne dans ce cours aux adultes est déjà enseigné au primaire, car il s’agit principalement de techniques pour mieux comprendre. En substance, il s’agit de survoler un texte avant de le lire afin d’anticiper le contenu ce qui favorise la compréhension lorsque le lecteur entreprend sa lecture.

Pour le 75 % restant, il s’agit de développer sa vitesse et d’aller à l’essentiel. Je donnerai davantage de détails à ce sujet à l’étape 3. Pour l’instant, disons qu’il existe des réticences à l’encontre des exercices de vitesse. On craint, et avec raison, que cela se fasse au détriment de la compréhension. Tandis qu’aller à l’essentiel implique de sauter des pages. Cela demande une capacité de synthèse et une maturité que les enfants n’ont pas. Le risque est grand de se retrouver avec des enfants qui tournent allègrement les pages et se montrent très heureux de dire qu’ils viennent de lire un livre… en deux minutes! J’ai donc toujours été très réticent de faire la promotion auprès des élèves des techniques que j’enseigne aux adultes.

Jusqu’à ce qu’en 2007, je reçoive une demande d’information d’une chercheuse de l’Université de Mexico, Mme Araceli Otero qui travaillait alors à la conception d’un logiciel pour aider les jeunes Mexicains à mieux lire. Elle voulait en savoir davantage sur ma méthode. À l’époque, j’avais mis sur papier tout le contenu de mon cours et je lui ai envoyé ce texte. À l’aide de cette documentation, et de son fils informaticien, Mme Otero a développé le logiciel « lectura intelligente ».

Cette collaboration — et, j’imagine, mon expertise — m’a valu d’être invité en 2008 par l’Universidad Nacional Autónoma de México. Sur place, j’ai rencontré des élèves de tous les âges. J’ai effectué avec eux différents exercices de vitesse adaptés à leur niveau. J’ai aussi donné ma formation à un groupe de décideurs en éducation. L’évènement déterminant de ce séjour fut de voir les résultats des élèves entrainés à la « lectura intelligente ». Certains lisaient aussi vite que moi. Du coup, j’ai réalisé que les adolescents pouvaient bénéficier de ces techniques.

C’est alors que j’ai décidé de concevoir pour les élèves du secondaire le cours de lecture efficace en ligne, LIREMIEUX.CA. Lancé en 2013, il devait s’adresser au départ aux meilleurs élèves de 15 ans et plus. Toutefois, l’expérience nous a démontré que les plus jeunes et les élèves ayant des problèmes de lecture en bénéficiaient également, notamment, grâce à l’encadrement que permet l’application. Il inclut un tableau de bord permettant de suivre la progression des élèves. Les qualités pédagogiques de LIREMIEUX.CA font qu'il est aussi très apprécié des adultes.

Puis, au début mai 2013, j’ai reçu ce courriel d’une institutrice de Château-Gontier en Mayenne, Mme Élisabeth Meignan :

Bonjour, Daniel, J’ai participé au stage de lecture efficace du 5 décembre dernier.

Enseignante en CE1, je trouve que mes élèves ont énormément progressé en lecture cette année, même les enfants en grande difficulté de lecture se sont bien accrochés.

Les techniques que tu nous as proposées et sans doute également la motivation de ma part ont été très bénéfiques.

Élisabeth

À la fin mai, Élisabeth a récidivé :

Bonjour, Daniel,

Je continue de motiver mes élèves à la lecture efficace et j’avoue que je suis très contente de leurs progrès. Le réflexe du pointeur est pratiquement acquis pour l’ensemble des élèves, il me reste encore un peu de temps d’ici la fin de l’année pour que ça le soit pour tout le monde! Je constate que les plus réticents à utiliser le pointeur sont de bons élèves, de très bons lecteurs.

Ce qui m’a le plus impressionné au cours de cette année, ce sont les enfants en difficulté qui ont acquis le goût de la lecture. Il y a encore du chemin à faire, mais c’est un bon début! Le fait de continuer à lire sans bloquer sur les mots difficiles est une très bonne technique, même si cela ne se met pas en place tout de suite, car c’est un peu déroutant.

Élisabeth

Puis finalement, le 30 juin, j’ai reçu ce dernier courriel :

Bonjour, Daniel,

Un de mes objectifs de fin d’année est atteint pour mes élèves : chacun de mes 28 élèves utilise le pointeur. (Il a fallu être tenace pour quelques-uns, les 3 meilleurs lecteurs de la classe!) De plus, ils ont tous bien progressé en rapidité, en compréhension de lecture et surtout : ils ont tous le goût de lire. De nombreux parents viennent me dire leur étonnement pour cette nouvelle passion.

En tout cas, je suis très contente d’avoir travaillé efficacement la lecture avec mes jeunes élèves cette année, et je suis sûre qu’il y a encore des choses à améliorer.

Élisabeth.

Ce dernier mot m’est allé droit au cœur. Plus tard, j’ai su que le tiers des parents lui ont dit des choses comme :

« Il me demande d’aller à la bibliothèque! »
« On la surprend à lire dans le salon! »
« Pour cadeau, il a demandé à recevoir des livres! »

Grâce à cette institutrice des Pays de la Loire, à plus de 5000 kilomètres de chez moi, je venais de réaliser qu’une simple technique pouvait révolutionner notre façon de lire et d’enseigner la lecture. J’avais maintenant une mission : écrire le présent livre.


Élisabeth Meignan vous raconte son histoire

INTRODUCTION


Qu'il soit surdoué ou en difficulté, votre enfant profitera

de cette méthode, voici cependant ce qu'il faut savoir.

Je reçois fréquemment des appels de parents qui veulent aider leur enfant à mieux lire. Surtout des mères pour les plus jeunes, mais une part grandissante de pères pour les plus grands. Le plus souvent, leur enfant a des difficultés de lecture ou est simplement en bas de la moyenne. Toutefois, de plus en plus de parents souhaitent permettre à leur enfant de progresser plus rapidement. Ils veulent qu’il profite des meilleures techniques pour qu’il puisse aller plus loin. Ce livre s’adresse à tous ces parents qui souhaitent que leur enfant aime lire et lisent mieux, quelles que soient leurs habiletés de lecture.

1- Si l’enfant a des problèmes de lecture

Si l’enfant a des problèmes de lecture, vous avez probablement reçu un certain nombre de conseils comme :

• lui faire régulièrement la lecture,
• le guider lorsqu’il lit,
• l’encourager à lire seul.

Nous réviserons ces stratégies de façon plus spécifique. Nous verrons ce qui peut expliquer les difficultés de l’enfant. Nous reviendrons sur des recommandations qui semblent avisées, mais qui au contraire contribuent au problème. Et bien entendu, nous irons plus loin.

Il se peut que l’enfant soit suivi par un spécialiste parce qu’il prend du retard. Les exercices prévus dans ce livre ne peuvent qu’aider. Il faudra toutefois faire bien attention de ne pas confondre l’enfant en y allant de conseils contradictoires. Les principales recommandations contenues dans ce livre sont innovatrices et peu connues des enseignants et des professionnels. Je pense notamment à l’utilisation d’un pointeur et aux exercices de vitesse. Dans le cas du pointeur, le chapitre 5 s’adresse directement à eux et il vous est suggéré de leur soumettre. Bref, nous vous recommandons fortement de leur montrer ce livre et d’en discuter avec eux, c’est en fait primordial.

Si vous craignez que les professionnels qui s’occupent de votre enfant rejettent les recommandations de ce livre

D’une part, cela peut se justifier par la nécessité de terminer ce qui a été commencé. Si l’enfant bénéficie d’un plan d’intervention, il est raisonnable de souhaiter qu’il suive son cours. Il ne faut pas confondre l’enfant par trop de consignes ou alourdir les programmes en place. Il y a risque de surcharger l’enfant. La volonté est comme un muscle, elle s’épuise. Toutefois ces risques sont minimes, même s’ils sont réels.

D’autre part, si c’est parce que vous craignez leur manque d’intérêt ou leur scepticisme, une discussion ouverte est souhaitable. Un sain scepticisme est toujours approprié pourvu qu’on accepte de suspendre son jugement et d’examiner les faits. Un manque d’intérêt est regrettable, mais peut être contourné par votre enthousiasme ou du moins votre conviction.

Quoi qu’il en soit, je vous suggère de bien écouter les professionnels impliqués (enseignant, orthopédagogue, orthophoniste, direction) et de chercher à comprendre leur point de vue. Si malgré leur avis vous pensez toujours que les recommandations de ce livre sont opportunes et que vous avez quand même l’intention de les mettre en pratique, reformulez en vos propres mots leurs arguments. Le but est de leur montrer que vous avez bien compris leur opinion et que vous la respectez. Dites-leur que vous avez quand même l’intention de mettre en pratique les consignes de ce livre. Mais empressez-vous d’ajouter que vous souhaitez obtenir leur avis sur les façons de les appliquer sans que cela vienne en contradiction avec les consignes que l’enfant recevra à l’école. Car par-dessus tout, il faut éviter de confondre l’enfant et il vaut mieux terminer ce qui a été commencé avant d’entreprendre une nouvelle approche. Mais je vous le répète, ces risques sont minimes.

Les avantages pour les enfants ayant des difficultés

La bonne nouvelle, c’est que les enfants en difficultés sont ceux qui bénéficieront le plus des conseils de ce livre. Beaucoup verront leur vie changer notamment en découvrant l’amour de la lecture. De plus, ce sont également ceux qui adhèrent le plus facilement à la technique de base, l’utilisation d’un pointeur. Principalement parce qu’ils voient très rapidement ce qu’apporte le pointeur : meilleure concentration et rythme de lecture soutenu.

Toutefois, il y a une réserve : il n’existe aucune approche qui convienne à 100 % des élèves. Parfois, ce n’est qu’une question de circonstances. Il suffit alors d’attendre que celles-ci changent. Comme l’approche est simple, réessayer ne coûte rien. Cette seconde fois les résultats seront peut-être au rendez-vous.

2- Si votre enfant apprend au rythme de sa classe

Votre enfant progresse bien, son enseignant ne signale aucun problème. Il ne montre aucune réserve à lire à l’occasion, mais il ne montre aucun enthousiasme non plus. Recevoir un livre en cadeau ou aller à la bibliothèque ne cause pas non plus une réaction de réserve ou d’enthousiasme. Vous le surprenez parfois, mais rarement, à lire un livre seul. Bref, c’est un lecteur moyen; il est représentatif de la majorité des élèves que l’on retrouve dans nos écoles.

Je vous recommande chaudement d’appliquer les conseils, les techniques et les exercices contenus dans ce livre, il en profitera grandement. Un jour, vous vous direz que c’est le meilleur investissement que vous ayez fait dans votre vie.

Votre défi sera d’assurer la persévérance de l’enfant dans l’application de la technique de base, l’utilisation d’un pointeur. Pour ce faire, vous devrez être un modèle-lecteur, c’est-à-dire que vous devrez aussi lire avec un pointeur. C’est un défi intéressant, celui de changer vos habitudes de lecture en même temps que l’enfant. Qui plus est, comme vous lisez depuis beaucoup plus longtemps que lui, eh bien, vous aurez à travailler plus… Ici, le mot clé, c’est « empathie ». Vous vivrez ce qui est souvent exigé de l’enfant : se dépasser en acquérant de nouvelles habitudes. Vous partagerez avec lui ses efforts et ses difficultés. C’est un combat constant contre soi-même qui définit une compétence phare du succès dans la vie, le contrôle de soi.

Informer l’enseignant et les personnes influentes

Outre les parents, il y a beaucoup d’autres personnes qui ont de l’influence sur les enfants. Il y a, bien entendu, la famille immédiate: frères, sœurs, grands-parents. Il y a aussi ses amis, ses camarades de classe, mais surtout, son enseignant. Comme vous changerez les habitudes de lecture de votre enfant, vous devrez impliquer ce dernier. Vous devrez lui montrer ce livre et lui faire lire le chapitre 5 qui lui est adressé.

Je vous suggère de vous faire le promoteur de cette méthode auprès des autres personnes significatives de son entourage. Il ne s’agit pas de convaincre, mais de sensibiliser aux avantages de cet outil. Il faut que les gens qui le voient lire avec un pointeur comprennent pourquoi il agit ainsi. Finalement, malgré tout, s’il reste le seul à lire avec un pointeur, vous pourrez le valoriser pour sa persévérance. Il aura démontré une plus grande détermination que les autres, c’est une réussite dont il pourra être fier.

3- Si votre enfant est surdoué

La directrice du Collège des Compagnons, Mme Danielle Grenier, a déjà dit de l’application www.liremieux.ca (un cybercours sur la méthode du pointeur) : « Enfin un outil pour les élèves qui vont bien! » Toutefois, cet outil s’accompagne d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle. Commençons par la mauvaise.

Les bons lecteurs sont plus réticents à changer leurs habitudes de lecture. Ils aiment lire. Leur façon de lire leur procure une entière satisfaction. Pourquoi changer? Pourquoi s’embarrasser d’un pointeur et se fatiguer à le déplacer sur une page avec tous les inconvénients que cela amène : fatigue musculaire, obligation de créer une nouvelle habitude et de traîner un pointeur? Pourquoi, alors qu’ils jouissent déjà du plaisir de lire, risquer d’altérer ce plaisir? La réponse est dans la bonne nouvelle.

La bonne nouvelle : des résultats parfois prodigieux

D’un point de vue absolu ou mathématique, votre enfant est susceptible d’être celui qui bénéficiera le plus de cette approche. Prenons le cas fictif d’un enfant en difficulté, Lila, qui lit à 100 mots à la minute (m/m) avec 60 % de rétention. Supposons que Lila réussit à doubler sa vitesse de lecture en lisant un texte à 200 m/m, tout en réussissant à atteindre 80 % de rétention. Sa vitesse nette (vitesse multipliée par la rétention) est passée de 60 à 160, un progrès de 166 %. Sa vie sera changée, elle découvrira le plaisir de lire. Il est beaucoup plus agréable de lire avec fluidité que de lire laborieusement. À la longue, sa rétention va s’améliorer, car elle lira plus et développera ses compétences en lecture. Bref, on a une belle histoire qui se termine comme un conte de fées.

Prenons maintenant le cas réel d’un lecteur surdoué, Charles-André , 13 ans, qui au départ était déjà un lecteur rapide. Il a lu le prétest du cours liremieux.ca à 400 m/m avec 80 % de rétention, et il a terminé le cours en complétant trois tests à la vitesse de 750 m/m avec la même rétention. Sa vitesse nette est passée de 320 à 600 m/m. En pourcentage, il a progressé de 88 %. Presque deux fois moins que le résultat obtenu par Lila. Toutefois, en terme absolu, sa vitesse nette a progressé de 280 m/m, soit 2.8 fois plus que Lila. Si en pourcentage, les progrès de Lila sont supérieurs; en terme absolu, Charles-André a gagné 180 m/m de plus que Lila. Ils ont tous les deux fait un bond important. Lila, qui était une lectrice extrêmement lente, a joint le groupe des lecteurs moyens. Sa vie et son rapport à la connaissance seront transformés. Quant à Charles-André, il est maintenant un lecteur prodige, il n’y en a qu’un sur 1000. Son potentiel est décuplé. C’est le genre de progrès qui comble la différence entre un bon joueur et un joueur des grandes ligues.

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Combattre la peur du changement

Malheureusement, ce ne sont pas tous les surdoués qui connaissent des progrès aussi spectaculaires et deviennent des lecteurs prodiges. En fait, beaucoup ne progressent pas ou connaissent des progrès mineurs. On peut supposer que pour certains c’est parce qu’ils sont déjà au maximum de leur capacité. Mais j’ai surtout vu des enfants qui ne souhaitent pas changer leur façon de lire. Une explication parmi d’autres, c’est que ce serait causé par un état d’esprit dominé par la peur des défis. Les défis menaceraient leur statut d’élève intelligent. Si vous craignez que ce soit le cas pour votre enfant, je vous invite à lire «Récompenser l’effort» au chapitre 14.

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Charles-André et moi avons participé à une émission de télévision et à une émission de radio pour parler de la méthode du pointeur lors du lancement de la plate-forme LIREMIEUX.CA.

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Si vous souhaitez introduire votre enfant aux bases de la lecture rapide, il est impératif d'apprendre vous-même la lecture rapide. Il faut prêcher par l'exemple. Le chapitre 9, «Être un modèle lecteur», explique en détail pourquoi. Je vous invite à vous inscrire maintenant au cybercours LIREMIEUX.CA; vous vivrez une expérience transformatrice en développant des habiletés avancées de lecture. Il est rare d’avoir l'opportunité de progresser autant en si peu de temps dans un domaine aussi fondamental que la lecture. Et pour un moment, vous serez au diapason de votre enfant en vivant les mêmes apprentissages. De plus, il n'y a aucun risque, la formation vient avec une garantie de remboursement. Inscrivez-vous ici !


Première étape :

Apprendre à lire avec un pointeur



CHAPITRE 1- Une révolution dans

l'enseignement de la lecture

Lisez plus vite, avec une meilleure concentration, grâce à cette

invention révolutionnaire pour seulement 99,99 $ !!!

Les révolutions annoncées se produisent rarement et créent souvent plus de confusion que de réels progrès. Ce qui a fait ses preuves dans le domaine du management ce sont les processus d'amélioration continue basés sur la contribution de tous.

Mais imaginons une révolution dans l'enseignement de la lecture. Imaginez un nouveau gadget électronique, équipé des processeurs dernier cri, gros comme un stylo, qui coûterait 99,99 $. Il permettrait aux enfants comme aux adultes de lire avec une meilleure concentration, beaucoup plus vite et surtout, et c’est ce qui est révolutionnaire : il donnerait le GOÛT DE LIRE.

L’achèteriez-vous?

Est-ce que l’on pourrait parler d’une révolution en lecture? Sinon, on peut certainement avancer qu'il s'agit d'une amélioration significative.

En réalité ce que je vous propose ne coûte rien, vous n’avez aucun truc à acheter. C'est peut-être même ça le problème, c'est une idée toute simple avec laquelle il n'y a aucun argent à faire. Donc pas d'investisseur prêt à mettre en branle une campagne publicitaire planétaire avec le groupe rock de l'heure. Seulement un petit livre écrit par un orthopédagogue inconnu.

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Tout le monde dispose d'un index ou du moins possède un stylo. Eh bien, je vous propose de toujours lire en vous guidant d'un pointeur, soit un doigt ou un stylo! Voilà, c'est tout!

Et pourquoi toujours lire avec un pointeur ? Bien, parce que vous allez en retirer une panoplie d'avantages.

Ce banal outil favorise la concentration, la compréhension, la vitesse et le plaisir de lire parce qu’il aide vos yeux à se déplacer en un mouvement fluide, rapide, continu, régulier et linéaire. Et cela permet au processus cognitif de se dérouler avec moins d’interférences.
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CHAPITRE 2- Comment présenter

et utiliser le pointeur?

Il s’agit de prendre son index ou un crayon,

et de suivre les lignes du texte.

Élisabeth Meignan, l’enseignante que je vous ai présentée dans l’avant-propos, explique la méthode à ses élèves de sept ans en leur disant à peu près ceci :

« Je viens de suivre un cours de lecture efficace pour devenir une meilleure lectrice. J’ai été très impressionné par les résultats que j’ai obtenus. Je suis devenue une lectrice plus rapide avec une meilleure compréhension. Le professeur qui donne le cours nous a expliqué que pour lire mieux, il fallait lire avec un pointeur. Il s’agit de prendre son index ou un crayon, et de suivre les lignes du texte. Je vous propose d’expérimenter cette technique. »

Voilà, c’est tout simple. Maintenant, précisons ce qu’on doit faire et ne pas faire.


Ce que vous devez faire!

J’appelle aussi le pointeur « guide visuel », parce que son rôle est de guider l’œil sur la page. Pour cela, il faut que le pointeur bouge. Vous devez déplacer votre pointeur le long de la ligne, de gauche à droite. C’est tout!

Pour le reste de ce chapitre, je ne ferai que préciser ce que je viens de vous expliquer en quatre lignes.


Ce que vous avez le choix de faire!

Quand vous le déplacez le long de la ligne, vous avez le choix de :

• toucher ou ne pas toucher la page;

• parcourir la ligne du premier mot au dernier mot ou vous contenter de parcourir le tiers central de la ligne;

• placer votre pointeur sous la ligne ou au-dessus de la ligne;

• utiliser un doigt, un crayon, une paille, un petit bâton, un yad (voir image 1) ou tout autre objet pouvant servir à guider vos yeux le long des lignes d’un texte.



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Image 1 : Un yad (hébreu : יד « main ») est un pointeur de lecture à usage liturgique, conçu pour la lecture de la Torah. Le yad a pour but d’éviter les contacts indésirables avec le parchemin, afin de ne pas abîmer l’encre. Il a généralement une forme de longue baguette, avec une petite main dont l’index est le pointeur proprement dit. (Source Wikipédia)

Le « Geste royal »
Pour rappeler l’importance de faire un mouvement de gauche à droite, on parle du Geste royal, en référence à la reine d’Angleterre, Élisabeth II, chef de l’État canadien, qui est connue pour saluer ses bons sujets d’un signe minimaliste de la main . Elle lève le bras et d’un léger mouvement du poignet, elle déplace sa main de gauche à droite. C’est ce mouvement qu’il faut imiter.

La princesse Kate Middleton nous fait une excellente démonstration du mouvement qu'il faut déployer.

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BYE! Admirez comme le bras ne bouge pas, juste la main.


Ce qui est « interdit »!

L’expression Geste royal désigne le déplacement du pointeur de gauche à droite par opposition aux trois « interdits » suivants :

1- Ce n’est pas lire avec une règle :
Bien qu’elle permet une lecture plus linéaire, la règle ne guide pas vos yeux le long de la ligne.

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Illustration 1 : Ce n’est pas lire avec une règle

2- Ce n’est pas pointer le début de chaque ligne :
Bien que cela vous permet de vous repérer sur la page, pointer le début de chaque ligne ne guide pas vos yeux le long de la ligne.


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Illustration 2 : Ce n’est pas pointer le début de chaque ligne

3- Ce n’est pas pointer le milieu de la page et effectuer un mouvement rectiligne de haut en bas :
Un mouvement rectiligne descendant guide votre œil à la verticale, mais pas à l’horizontale, alors que c’est le rôle principal du pointeur.

Bref, ces trois gestes roturiers ne sont pas… le Geste royal!

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Illustration 3 : Ce n’est pas descendre le pointeur au milieu de la page

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CHAPITRE 3- Pourquoi est-il

plus efficace de lire avec un pointeur?

Parce que l’œil est attiré par le mouvement.

Lorsqu’on lit, l’œil se déplace par saccades. C’est quelque chose que l’on sait depuis très longtemps grâce à l’ophtalmologiste français Émile Javal. Il fut le premier, en 1878, à décrire le mouvement de l’œil d’un lecteur en action.

Voici à quoi ressemble le mouvement de l’œil d’un lecteur moyen :
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Chaque trait représente un mot, chaque ovale représente une fixation et la ligne pointillée décrit le parcours de l’œil. On peut voir que le mouvement de l’œil n’est pas régulier. Il a tendance à s’égarer sur la ligne du haut ou sur la ligne du bas.

Chaque fixation dure entre 0,2 et 0,3 seconde, pour une moyenne d’un quart de seconde (0,25). Quant au déplacement entre deux mots, il dure en moyenne un quarantième de seconde (0,025).

Les lecteurs lents ont un mouvement encore plus irrégulier. Ils font constamment des régressions. Ils ont tendance à ne fixer qu’une partie du mot, soit quelques syllabes à la fois. S’ils sont très lents, ils vont décoder en fixant chacune des syllabes. Leur temps de fixation est supérieur à 0,3 seconde.
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Le lecteur efficace a un mouvement de l’œil beaucoup plus fluide, moins erratique. Grâce au pointeur, son œil se déplace moins en saccades, il est plus fluide et plus rapide. Comme il est plus concentré et que son œil se déplace plus vite, il couvre plus de mots. Bien entendu, cela dépend de la longueur des mots et la difficulté du texte.

Prenons la phrase suivante : « Il y a le feu ». Elle est composée de 5 mots monosyllabiques et même un lecteur moyen peut lire cette phrase en 2 fixations.
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Voici une démonstration qui vous permettra de voir le pointeur à l’œuvre et son effet sur les déplacements de l’œil.

Exercice 1 : Suivre le mouvement de l’œil

Sans pointeur

1. Fermez un œil. Appliquer délicatement votre index sur la paupière de l’œil fermé.
2. Avec votre œil ouvert, parcourez la pièce du regard. Sans bouger la tête, déplacez votre œil de haut en bas, et de gauche à droite.
3. Tout en continuant à parcourir la pièce avec l’œil ouvert, remarquez, sous votre index, les mouvements de votre œil fermé.
4. Est-ce que ce mouvement est saccadé? L’œil sous votre doigt se déplace-t-il en une succession de mouvements irréguliers, saccadés?
5. Sinon, recommencez l’étape 2 en prenant soin de déplacer lentement votre œil sans bouger la tête. Testez différentes vitesses.
Si oui, passez à l’étape 6.

Avec pointeur

6. Reprenez la position œil fermé et index déposé sur sa paupière. Pointez votre main libre devant vous et tracez dans le vide, avec votre index ou un crayon, sans vous arrêter, un huit à l’horizontale (∞). Avec votre œil ouvert, suivez le déplacement de votre main. Évitez de bouger la tête.
7. Sentez-vous que votre œil fermé se déplace différemment? Quelle différence voyez-vous? Est-ce que vous sentez que votre œil cesse de faire un mouvement saccadé? Qu’il est moins erratique? Que son déplacement est plus fluide et continu?

Exercice 2 : Refaire l’exercice avec un partenaire

1. Demandez à un partenaire de vous faire face et de regarder de haut en bas, de gauche à droite, lentement, sans bouger la tête, puis d’accélérer graduellement son mouvement des yeux.
2. Remarquez bien le mouvement de ses yeux : font-ils un mouvement saccadé et irrégulier?
3. Ensuite, demandez-lui de suivre, sans déplacer la tête, votre doigt et tracez devant lui un ∞.
4. Encore une fois, prêtez attention aux mouvements de ses yeux. Voyez-vous une différence? Ses yeux cessent-ils de faire un mouvement irrégulier, saccadé, pour se déplacer plutôt d’un mouvement fluide et continu?
5. Inversez les rôles.

Cet exercice montre bien l’effet du pointeur sur notre capacité de concentration. En guidant l’œil, le pointeur facilite son travail, car il minimise ses déplacements désordonnés. L’œil se déplace plus précisément. Il porte son attention là où il est souhaitable qu’il le porte, sur les mots à lire. Bref, le pointeur permet d’être plus concentré.

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CHAPITRE 4- Pourquoi notre œil

cesse-t-il de se déplacer en saccades

lorsqu’il suit le pointeur?

Parce que nous sommes attirés par le mouvement.

En fait, notre œil est fait pour suivre le mouvement.

Imaginez que vous marchez dans une clairière par une belle soirée d’été. Le soleil s’estompe à l’horizon. Il n’y a plus de vent. Tout est immobile. Soudain au loin, à la limite de votre vision périphérique, un oiseau s’envole silencieusement. Immédiatement, votre attention est attirée et vous suivez sa course à travers le ciel.

Nous avons tous vécu une situation similaire. Le mouvement attire l’attention.

Les premières cellules primitives ayant évolué pour aboutir à l’œil humain sont dites photosensibles. Elles sont apparues pour permettre de distinguer la présence de lumière. C’est le rôle de la vue que d’utiliser la lumière. Rapidement, ces cellules primitives ont évolué pour servir aussi à reconnaitre le mouvement. Elles ont poursuivi leur évolution jusqu’à être capable de distinguer les couleurs et les images. Distinguer le mouvement permet aux prédateurs d’être avertis de la présence d’une proie. À l’opposé, cela permet aux proies d’être averties qu’ils sont dans le point de mire d’un prédateur.

Dans l’évolution de notre espèce, la lecture est une activité récente. Les optométristes vous diront que ce n’est pas une fonction à laquelle notre œil est adapté. En lecture efficace, cette lacune est compensée en utilisant la propriété de l’œil d’être attiré par le mouvement. Le pointeur facilite le travail de reconnaissance et de défrichage. Il assiste l’œil dans la direction à prendre. Il le libère des distractions qu’offre la vision périphérique et lui permet de focaliser sur les seuls éléments qui procurent l’information désirée, la suite des mots.

Les optométristes vont recommander pour certains troubles de la vision de lire en utilisant un pointeur. Parce que le pointeur permet d’éviter la fatigue oculaire et facilite le travail des yeux.

Les premiers animaux harnachés pour l’agriculture ont été les bœufs. Lorsque les premiers chevaux ont été utilisés, les agriculteurs se sont aperçus que le harnais de bœuf les étranglait. Le bœuf est massif avec un cou très court. Le cheval beaucoup plus haut a un long coup. L’invention du harnais de corps, mieux adapté, a augmenté sa productivité en cessant de l’étrangler. Ainsi le pointeur est mieux adapté au travail de l’œil que le regard libre, et il augmente notre productivité comme lecteur.

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Le pointeur est au lecteur, ce que la mire est au tireur : un outil permettant à l’œil de focaliser sur sa tâche. Il permet à son utilisateur d’atteindre son objectif : pour le tireur, sa cible; pour le lecteur, le sens.


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Utiliser un pointeur est un geste spontané lorsqu’on cherche un mot, un nom ou un nombre dans une liste. Pourquoi ? Parce que cela favorise la concentration. Comment ? En empêchant l’œil de s'égarer sur la page. Si le pointeur favorise la concentration, pourquoi ne pas toujours l'utiliser ?

CHAPITRE 5- Avis aux

professionnels de l’éducation

À propos de l’utilisation d’un pointeur

en situation d’apprentissage de la lecture.

Les risques

D’un point de vue éthique, le premier devoir d’un professionnel est «d’abord, ne pas nuire» (1). Il n’y a pas à ma connaissance d’études validant ou invalidant l’utilisation d’un pointeur. On peut légitimement poser la question : quels peuvent être les effets négatifs d’une telle approche?

La stigmatisation contre l’effet Hawthorne (ou Pygmalion) (2)

Le seul effet négatif que je vois c’est la stigmatisation. C’est un risque si la méthode est recommandée seulement aux enfants en difficultés et qu’elle est interdite aux autres. Les enfants lisant avec un pointeur pourront alors être vus comme « cancre » et susceptibles d’être victimes de raillerie. On ne m’a jusqu’ici rapporté aucun cas. Certainement parce que je recommande que tous utilisent un pointeur, car tous en profiteront.

Je vous invite à être curieux, à suspendre votre jugement et à donner une chance à cette technique. Vous n’en avez que pour deux à quatre semaines à rappeler à l’enfant qu’il doit lire avec un pointeur. Si vous ne voulez pas que les autres l’imitent, vous n’avez qu’à le faire discrètement. Si quand même, d’autres enfants l’imitent, laissez-les faire, c’est sans danger. Si vous interdisez le pointeur aux autres élèves, là, le danger de stigmatisation est réel.

Si vous ne croyez pas à cette technique, vous n’avez pas à craindre qu’ils en viennent dépendants. Les chances sont minces qu’ils persévèrent s’ils ne se font pas rappeler de l’utiliser.

Au pire, vous expérimenterez l’effet Hawthorne. C’est-à-dire que vos élèves deviendront plus motivés parce qu’ils se savent l’objet d’attention ou par le simple effet de la nouveauté.

Au mieux, qui sait, peut-être que j’aie raison:
1- qu’il s’agit d’une révolution dans l’enseignement de la lecture;
2- que vos élèves découvriront qu’ils sont plus concentrés;
3- que leur lecture est plus fluide;
4- et surtout, qu’ils ont un plus grand plaisir de lire.
Le risque en vaut la chandelle. Allez! Un petit effort… juste deux semaines ☺

Le lecteur débutant : distinguer le pointeur du « doigt-lecteur »

Certains enseignants associent l’utilisation d’un pointeur à la lecture syllabique. Pour eux, lire avec le doigt est réservé aux lecteurs débutants et, pour dépasser la lecture syllabique, les enfants devraient s’affranchir rapidement de l’utilisation du doigt.

Pour commencer, j’ai trouvé peu d’information au sujet de l’utilisation du doigt en lecture. La question ne semble pas avoir été étudiée. Au cours des années, j’ai discuté de cette pratique avec de nombreux enseignants. Presque tous, à une exception près, m’ont dit que l’utilisation du doigt en lecture n’est pas découragée. On m’a même montré une lettre circulaire écrite par l’orthopédagogue en chef d’une commission scolaire envoyée à tous les parents. Elle recommandait d’encourager les enfants à s’aider du doigt ou d’un crayon lorsqu’ils ont des difficultés à lire.

Le « doigt-lecteur »

Il faut distinguer la lecture avec un pointeur en mouvement du doigt quasi statique qu’utilise le lecteur débutant. Je désignerai ce dernier par le terme de « doigt-lecteur ». Je dois cette désignation à Mme Stéphanie Boudreaux-Carrier du Collège des compagnons, je n’ai pas trouvé d’autres sources.

Le doigt-lecteur sert à se concentrer sur les syllabes du mot en cours de décodage. Il permet d’éviter que l’attention de l’élève soit détournée de la syllabe qu’il cherche à identifier. Il n’est en mouvement que pour se déplacer à la syllabe ou au mot suivant.

Lorsque l’élève est devenu un bon décodeur, qu’il reconnait facilement les mots, le doigt-lecteur n’est plus nécessaire. Celui-ci nuirait même au développement des compétences en lecture. Son utilisation aurait pour effet d’ancrer l’enfant dans le décodage syllabe par syllabe. Son attention serait axée sur le décodage et le mot à mot, au détriment de la recherche de sens.

Donc, oui, l’enfant doit éventuellement cesser d’utiliser son doigt de façon statique, mais cela peut très bien être fait en lui enseignant à le déplacer, à le garder en mouvement, bref à faire ce que j’appelle le Geste royal.

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La jeune fille sur la photo appuie fortement le doigt sur la page (doigt-lecteur), je recommande d'utiliser un crayon et de le maintenir en mouvement.

Taberski (2014) explique que «le fait de pointer les mots avec son doigt [ralentit la] lecture et la rend plus saccadée.» Mme Taberski met l’accent pour les enfants de 5 à 9 ans sur une lecture expressive pour favoriser la compréhension. Pour elle, un lecteur apprenti lit mot à mot, sans expression, en s’appliquant à suivre avec son doigt. Ce que précisément, j’appelle le doigt-lecteur. Plus loin, elle écrit :

« Son enseignant pourra l’aider à voir à quel moment il est important de suivre avec son doigt (un livre nouveau, un mot ou une phrase difficile, une attention accordée à un problème à résoudre) et à quel moment il faut suivre uniquement avec les yeux. »

Je crois qu’il ne faut pas réserver cet outil uniquement à ce qui demande plus d’attention. Pourquoi se limiter aux phrases difficiles ou aux problèmes à résoudre? Si le pointeur favorise l’attention, il faut en généraliser l’utilisation!

Vous comprenez maintenant que le pointeur que je propose est en réalité différent du doigt-lecteur. D’ailleurs, pour les distinguer, je recommande d’utiliser un crayon comme pointeur, même si le doigt peut très bien faire l’affaire. La majorité des enfants aiment bien lire à l’aide d’un crayon. Toutefois l’avantage du doigt, c’est qu’on en a toujours un sous la main… Mais ce qui les distingue vraiment, c’est que le doigt-lecteur est statique, il s’arrête à chaque mot, parfois chaque syllabe. Quant au pointeur, c’est plus un « pacer », comme le nomment les anglophones. C’est-à-dire un « rythmeur », un régulateur de vitesse. À la différence du doigt-lecteur, il doit être toujours en mouvement. C’est un geste : le Geste royal!

En assurant une meilleure concentration, le pointeur permet un rythme de lecture accéléré. Il permet au lecteur d’être plus absorbé par ce qu’il lit, ce qui entraine un plus grand plaisir de lire. Regardez les enfants sur la page couverture, ils ont l’air sérieux, concentrés, absorbés par leur lecture. En réalité, ils n’en ont pas juste l’air, ils le sont!

Conclusion

Il y a des milliers d’enfants de 6 à 16 ans qui actuellement utilisent un pointeur. Personne ne m’a rapporté de recul ou de problèmes d’apprentissage relié au pointeur. D’ailleurs il est difficile d’en imaginer. Au pire, au début, certains enfants, souvent les plus doués, n’aiment pas cela.

Le pointeur offre aux enfants l’opportunité d’expérimenter une approche différente pouvant leur donner le goût de lire… Ne serait que cela, c’est déjà beaucoup.

(1) Primum non nocere
(2) «L'effet Hawthorne, décrit la situation dans laquelle les résultats d'une expérience ne sont pas dus aux facteurs expérimentaux, mais au fait que les sujets ont conscience de participer à une expérience dans laquelle ils sont testés, ce qui se traduit généralement par une plus grande motivation. Cet effet psychologique est à rapprocher de l'effet Pygmalion, que l'on observe chez des élèves dont les résultats s'améliorent du simple fait que le professeur attend davantage d'eux. On peut aussi le rapprocher de l'effet placebo.» Source : Wikipédia

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À l'âge adulte, j'ai réappris à rouler en vélo, de dos, assis sur les guidons. C'était tout comme si j'avais eu 5 ans et je réapprenais le vélo. Que diriez-vous de «réapprendre» à lire? Pas de dos, mais en utilisant systématiquement un pointeur et en faisant des exercices de vitesse. Un apprentissage ressourçant, comme vous aurez peu l'occasion de vivre. Commencez par joindre mon groupe FB : La lecture rapide pour les professionnels

CHAPITRE 6- Réponses aux

questions souvent posées

1- Comment utilise-t-on le pointeur sur un écran?

Il suffit d’utiliser la souris ou le pavé tactile. Les deux déplacent une petite flèche qu’on appelle pointeur et qui vous servira justement… de pointeur!

C’est une question d’habitude à acquérir. Je le fais moi-même depuis des années. Je lis beaucoup à l’écran et quand je ne peux utiliser de pointeur, parce que j’ai les mains occupées, je deviens frustré, car je constate que ma lecture devient alors beaucoup moins fluide et moins concentrée.

Les anciens participants à mon séminaire se plaignent souvent qu’ils trouvent difficile de lire à l’écran avec la souris. Il est amusant de savoir que c’est l’inverse pour les élèves qui suivent la cyberformation LIREMIEUX.CA. Ils apprennent d’abord la technique à l’écran. Ils s’habituent rapidement à utiliser le pointeur sur leur ordinateur et c’est sur papier qu’ils ont de la difficulté à s’habituer.

C’est une question de support d’apprentissage. Cela veut dire qu’au début, il faut faire l’effort de s’habituer aux différents environnements de lecture. Les enseignants qui encadrent les élèves suivant LIREMIEUX.CA doivent prévoir de faire des exercices sur papier avec leurs élèves. Sinon, il y a un risque qu’ils n’intègrent pas la technique à toutes les situations de lecture.

À noter que Charles-André*, comme tous les élèves de sa classe du programme Protic du Collège des compagnons, a appris la technique avec un ordinateur portable. Vu les vitesses auxquelles il lisait, il trouvait que le pavé tactile le limitait. Il a préféré, me disait-il, utiliser un crayon pour suivre plus facilement et rapidement à l’écran. Par la suite, il n’a pas rencontré de difficultés à transférer la méthode à la lecture sur papier.

Personnellement, je me souviens lorsque j'ai testé la version préliminaire de LIREMIEUX.CA, et que j'ai dû utiliser la souris pour faire les exercices, j'ai quasi paniqué! Je me suis dit : «Mon dieu, les élèves n'arriveront jamais à faire les exercices: c'est bien trop frustrant !»

Le premier qui l'a testé, Dominique Chaloult-Lavoie, le fils de mon grand ami Gary, m'a rassuré. Il a tout de suite trouvé cela amusant. «Cela me rappelle Tape'Touche», m'a-t-il dit. À l'inverse, je suis devenu très excité... quand je l'ai vu doubler sa vitesse de lecture en une heure et demie! Je savais alors que j'avais un produit extraordinaire entre les mains.

Dans la première école où LIREMIEUX.CA a été testé, il n'y avait pas assez d'ordinateurs, six élèves ont dû utiliser un portable. Quand j'ai vu qu'il devrait apprendre la méthode avec un pavé tactile, une interface, à mon avis, non fonctionnelle, je me suis dit: «Ils n'y arriveront pas. Ils vont détester ça!»

Regardez cette élève du Collège des compagnons: a-t-elle l'air de «détester» s'entraîner à la lecture rapide ?

Élève de 13 ans utilisant le pavé tactile de son portable pour s'entraîner à la lecture rapide avec l'application LIREMIEUX.CA. Elle s'entraîne à 1000 m/m en suivant le rythme d'un métronome qu'on n'entend pas parce qu'elle a des écouteurs, mais on peut voir en parallèle du texte deux lignes qui clignotent en alternance au rythme du métronome.


Sur l’écran de nos tablettes ou de nos téléphones, comment utilise-t-on le pointeur?

Comme si la tablette ou le téléphone étaient un livre, toujours avec un doigt ou un crayon.

*Charles-André, un lecteur prodige grâce à LIREMIEUX.CA, a été présenté dans l'introduction


2- Que faire si je trouve que lire

avec un pointeur nuit à ma concentration?

Au début, tout le monde rencontre ce problème.

Lire c’est chercher à comprendre; c’est chercher à saisir le sens d’un texte. Ce n’est pas suivre un bout de doigt ou un bout de crayon. Lorsqu’on lit un texte en utilisant un pointeur pour la première fois, c’est déroutant. On fixe le crayon, on le regarde se déplacer sur le papier. On se demande si on l’utilise correctement; on s'interroge sur la meilleure manière de l'utiliser. On n’a pas encore la dextérité nécessaire à sa manipulation. Dans ces circonstances, il est normal que votre concentration soit affectée.

Soyez simplement patient, tout devrait se replacer. Pour la majorité des gens, cela dure une minute, parfois deux. Pour quelques personnes, cela peut prendre plus de temps, jusqu’à une heure. Mais les jeunes enfants n’ont pas ce problème, sauf parfois les meilleurs lecteurs.

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Lire avec un pointeur çà peut être ennuyant au début, mais c'est rapidement un jeu d'enfants.


3- Dans les choix suivants, lesquels sont préférables?

1-Placer mon pointeur en dessous ou au-dessus de la ligne?
2- Toucher la page ou ne pas toucher la page?
3-Parcourir la ligne du début à la fin ou ne parcourir que sa partie centrale?


La réponse courte :
C’est une question de préférence personnelle, cela ne fait pas de différence.

La réponse longue :
J’enseigne la lecture efficace depuis 1997. Au cours de ces années, j’ai vu des lecteurs lire à plus de trois fois la vitesse d’un lecteur moyen. Plus précisément, j’ai vu neuf personnes lire entre 800 et 900 m/m avec un minimum de 80 % de rétention. Huit femmes et un homme. Toutefois, au cours de ces années je n’ai jamais vu de participants lire à plus de 900 mots/minute. Souvent des gens m’ont affirmé avoir déjà lu un texte à plus de 1000 m/m. Ils avaient suivi un cours de lecture rapide promettant de tels résultats et ils y étaient parvenus. Parmi eux, un seul a accepté d’être testé, une dame. Elle a lu à 350 m/m le test standard que je fais passer à tous mes participants au début du cours. C’est très bon, mais on est loin des 1000 m/m. Vous pouvez lire la lettre de témoignage qu’elle m’a envoyée.

Comme dans toute bonne histoire, il y a une exception. La petite Alice, qui avait 13 ans lorsque sa mère m’a parlé d’elle. Je connais sa mère, Colette, depuis longtemps, mais je la rencontre rarement. Un jour, alors qu’on se croisait lors d’une activité communautaire, Colette m’a demandé :

- Daniel, est-ce que tu enseignes toujours la lecture rapide?

- Toujours!

- Eh bien! Ma fille, elle lit tellement vite qu’à l’école ils croyaient qu’elle ne faisait que regarder les images. En fait, elle lit trois fois plus vite que moi. Parfois, on laisse traîner un livre qu’on a commencé. Et lorsqu’on le cherche, on réalise qu'Alice est en train de lire et qu’elle l’a quasiment terminé!

- Écoute, si tu veux, je peux t’envoyer des tests, tu pourras mesurer sa vitesse et sa rétention.

- Bonne idée. D’accord!

J’ai donc envoyé à Colette un premier test. Souvent, des gens me parlent d’un lecteur prodige autour d’eux. Je leur propose de leur envoyer des tests. Jamais personne ne m’a dit non, mais jamais personne ne m’a envoyé de résultats non plus. La mère d'Alice a fait exception. Une semaine plus tard, elle m’envoyait ses résultats. Le test que je lui ai envoyé est difficile, la moyenne des élèves de son âge le lit à 180 m/m avec 60 % de rétention. Alice l’a lu à 642 mots/minute avec 80 % de rétention. Et sa mère m’a précisé :

« J’ai remarqué, et Alice me l’a confirmé après, qu’elle a lu moins vite que d’habitude. Elle avait peur de rater le test de compréhension... »

Un résultat exceptionnel! Alice, sans aucune technique de lecture rapide, lisait plus rapidement que moi. Le test était difficile, particulièrement pour une jeune de 13 ans. Certains choix de réponses avaient des sens similaires. Depuis, j’ai retravaillé ce test pour rendre les questions moins difficiles.

Je n’ai jamais vu personne lire à cette vitesse en début de cours. Et à la fin du cours, moins de 4 % de mes participants atteignent cette vitesse nette. La vitesse nette est calculée en multipliant la vitesse de lecture par le pourcentage de rétention. Donc, 642 multipliés par 80 % donnent 514 de vitesse nette.

Je lui ai envoyé un 2e test qu’elle a lu cette fois à 588 m/m, avec 90 % de rétention, soit une vitesse nette de 529.

Par ailleurs, selon sa mère, Alice ne se démarque pas des autres enfants. Bien qu’elle ait d’excellents résultats scolaires, elle n’était pas précoce. Elle a appris à lire en première année. Sa professeure de musique dit qu’elle lit bien la musique.

J’ai demandé à rencontrer Alice. J’ai pu la voir deux samedis matin de suite. Deux heures à chaque occasion. Je lui ai enseigné ma méthode et fais des exercices de vitesse avec elle. Puis je l’ai abondamment testé; je lui ai fait passer plus de 20 tests. Elle les a lus entre 700 et 1100 m/m, toujours avec une rétention égale ou supérieure à 80 %. Elle a même lu un texte à 1500 m/m. Elle m’a affirmé avoir bien compris ce qu’elle avait lu. Toutefois, comme elle avait lu très vite, elle avait négligé les détails. Et comme les questions de ce genre de tests sont pointues, elle ne croyait pas avoir un bon résultat. Effectivement, son résultat à ce test n’a été que de 50 %.

En l’observant, j’ai pu constater, par tous les critères connus, qu'Alice est une lectrice vraiment exceptionnelle. Elle variait constamment sa vitesse de lecture; elle intégrait immédiatement à son comportement les consignes contenues dans un texte; elle repérait aisément et rapidement une information qu’elle cherchait dans un texte déjà lu; et il lui arrivait à l’occasion de revenir sur une phrase si elle décelait une incohérence.

En ce qui concerne les caractéristiques que l’on prête souvent aux lecteurs prodiges, Alice n’en démontre aucun :

• Elle n’a pas une vision qui lui permet de couvrir toute une ligne en une ou deux fixations.
• Elle ne lit pas en diagonale.
• Ni deux lignes à la fois.
• Elle n’a pas éliminé la sous-vocalisation; elle dit partiellement les mots dans sa tête.
• Finalement, elle n’a pas de mémoire photographique.


En fait, personne n’a de mémoire photographique. Personne n’est capable de jeter un coup d’œil sur une page et retenir 100 % du contenu; ni de regarder une page, la cacher, et la lire dans sa tête, comme si elle y était imprimée. Car « l’œil ne transmet pas des images “photographiques” au cerveau : il lui transmet des signaux déjà traités, par une couche de neurones situés sur la rétine » .

Par contre, certains ont une mémoire eidétique générant des « images mentales d’une parfaite netteté, précise jusqu’au moindre détail » . Cette capacité est rare et diminue avec l’âge. Certains autistes de haut niveau ont ce pouvoir. Le plus connu est Stephen Wiltshire. Cette anomalie serait reliée à un cerveau immature qui ne possède pas les fonctions inhibitrices nécessaires au fonctionnement quotidien.


Où est-ce que je veux en venir avec cette histoire?
Simplement, qu’une lectrice prodige comme Alice utilise son pointeur en touchant la page et qu’elle parcoure chaque ligne du premier au dernier mot.

Alors que personnellement, je préfère ne pas toucher la page et que mon mouvement ne couvre que la partie centrale de la ligne. Je place mon pointeur en dessous de la ligne. Lorsque je suis dans le bas de la page d’un texte, je mets souvent mon pointeur au-dessus de la ligne. Je ne mets jamais mon pointeur directement sur la ligne puisque cela cache le texte.

Bref, peu importe que vous choisissiez de toucher ou de ne pas toucher la page; de parcourir la ligne entièrement ou partiellement; l’important c’est de faire un mouvement de gauche à droite : ce que j’appelle le Geste royal.

4- L’utilisation d’un pointeur,

est-ce uniquement une étape temporaire?

Une fois que l’enfant aura développé sa concentration, sa fluidité, son plaisir de lire, pourra-t-il lire « normalement »?

La nouvelle lecture « normale », c’est de lire avec un pointeur. Pour tout le monde! Même vous! Dorénavant, tout le monde devrait toujours lire avec un pointeur. Il n’y a pas d’excuses pour ne pas le faire. Ne pas avoir le goût ou ne pas avoir la volonté de changer ses habitudes de lecture sont d’étranges excuses. Comment peut-on ne pas « avoir le goût » d’être un lecteur plus compétent? Même lorsqu’on est déjà un bon lecteur. Rejeter une occasion de développement personnel dans un domaine aussi fondamental que la lecture, c’est refuser de progresser. L’essence même de la vie. Si c’est par manque de volonté, lisez le texte au chapitre 10 sur le contrôle de soi, une expression synonyme de volonté.


5- Pourquoi faut-il toujours lire avec un pointeur?

Il m’arrive à l’occasion de commencer à lire un texte sans mon pointeur et, à la deuxième ligne, me mettre à suivre avec mon pointeur. Chaque fois, je me vois accélérer. La différence entre lire avec pointeur et sans pointeur est patente. J’ai de nombreux témoignages d’anciens participants à cet effet. Tous observent le phénomène de l’accélération. Toutefois, pour pouvoir constater cette différence, il faut avoir développé sa vitesse. Ce que la simple utilisation d’un pointeur ne fera pas instantanément. Un minimum d’entrainement à la vitesse est nécessaire, comme nous le verrons dans la troisième partie de ce livre. Mais même sans pouvoir encore constater un gain de vitesse, vous pouvez déjà profiter d’une concentration accrue. Bien entendu, si vous cessez d’utiliser le pointeur, vous cesserez de bénéficier d’une meilleure concentration.

Lorsque vous serez devenu un lecteur aguerri grâce au pointeur, il se peut que vous soyez tenté de vous en affranchir : ne commettez pas cet impair, parce que le pointeur continuera toujours de faire une différence. Si vous cessez de l’utiliser, vous perdrez les bénéfices qu’il apporte. Bref, un lecteur efficace lit toujours avec un pointeur.


6- Si je veux juste lire pour me détendre,

pourquoi chercher à être efficace?

Cette question et la suivante m’ont été posées toutes les deux sur un ton exacerbé :

Au travail, il faut que je sois efficace, je me démène. Le soir à la maison, j’ai besoin de relaxer. J’aime me détendre en me glissant dans un bon bain chaud, accompagné d'un bon roman que j'aime savourer à petites doses, en prenant tout mon temps. VOUS ALLEZ PAS ME DIRE QUE JE DOIS CONTINUER À ME SURPASSER MÊME DANS MON BAIN ?

Il est tentant de réserver le pointeur aux lectures de travail et d’en prendre congé pour les lectures de détente. Ce que d’ailleurs beaucoup de mes anciens participants font. Malheureusement!

Malheureusement, parce qu’ils finissent par ne plus l’utiliser du tout. « Ah, je l’utilise quand j’ai besoin de me concentrer », disent-ils. La réalité c’est qu’ils s’en servent rarement et perdent l’habitude de lire à un rythme soutenu. Pourquoi? Parce que deux habitudes opposées ne peuvent coexister. Une nouvelle habitude pour perdurer doit se substituer à l’ancienne, sinon l’ancienne regagnera sa primauté (Duhigg 2012). Lire efficacement est une habitude que vous développerez en combattant vos mauvaises habitudes. Si vous persistez à conserver vos anciennes habitudes, vous ne pourrez pas en acquérir de nouvelles de façon permanente. Tranquillement, vos nouvelles habitudes s’estomperont et vous reviendrez à vos anciennes et, au bout du compte, vous aurez tout perdu. C’est une petite brèche qui finira par occuper tout l’espace, puis, un jour, vous vous surprendrez à dire : « Oui! J’ai suivi un cours de lecture efficace. C’était bien! J’ai appris à lire deux fois plus vite avec une meilleure rétention, mais je ne l’applique pas… »

7- Pourquoi risquer de perdre

mon plaisir de lire en cherchant à lire vite?

Vous n’êtes jamais obligé de lire vite. Quand vous lisez un roman, ou n’importe quel type de texte, vous n’êtes jamais obligé de forcer votre vitesse; vous lisez toujours à la vitesse qui vous convient. Il ne faut pas perdre de vue que la principale caractéristique d’un bon lecteur, c’est la flexibilité; seuls les mauvais lecteurs lisent tous les textes à la même vitesse avec la même approche. Le lecteur efficace varie son approche selon le type de document, selon les circonstances ou selon ses besoins. TOUTEFOIS, SAUF QUE, MAIS, CEPENDANT vous devrez toujours lire avec un pointeur. Le seul fait d’utiliser un pointeur vous permettra, sans avoir besoin d’y penser, d’être plus concentré. Vous serez alors plus absorbé par votre lecture. Vous embarquerez davantage dans l’histoire. Vous aurez plus de plaisir à lire. Et, sans en avoir conscience, vous lirez 50 – 100 – 150 mots plus rapidement qu’avant. L’utilisation d’un pointeur est une simple habitude qui prend quelques semaines à acquérir. Après ces quelques semaines, vous n’y penserez plus; il faut juste persévérer au début en combattant vos anciennes habitudes, c’est tout.


8- Comment lit-on avec un pointeur dans le bain ou au lit?

Personnellement, avant d’être initié à la lecture efficace et d’apprendre à lire avec un pointeur, je ne lisais qu’au lit. Dès que j’avais un livre, une revue ou un document à lire, je m’allongeais sur mon lit. Sauf le journal, que je lisais sur la table de ma cuisine.

Après avoir appris à lire avec un pointeur, j’ai cessé complètement de lire au lit. Je me suis acheté un bon fauteuil pour ma lecture de détente et un bureau pour mes lectures sérieuses. Après 15 ans d’abstinence, j’ai recommencé ces dernières années à lire au lit, mais toujours avec un pointeur et seulement quelques minutes avant de m’endormir.


9- Moi j’aime profiter du style de l’auteur

et m’attarder à chaque mot pour les savourer.

Lorsque l’on m’affirme qu’on aime savourer « chaque mot », je suis toujours étonné. Je demande : « Vous vous attardez vraiment à chaque mot et vous pouvez profiter du texte? Vous savez que cela va à l’encontre de ce que l’on sait de la lecture? » Et l’on me répond que c’est une façon de parler, mais que l’on aime lire à voix haute, entendre les mots, relire. Dans ce cas, relisez ma réponse à la question 7 qui commence ainsi : « Vous n’êtes jamais obligé de lire vite… »


10- En devant toujours lire avec un pointeur,

n’y a-t-il pas le risque de devenir dépendant d’une béquille?

Cette question m’a été posée par une élève de 15 ans en sport-étude à l’école Cardinal-Roy de Québec.

Est-ce qu’un doigt, c’est une béquille? Est-ce que tu te passerais de tes doigts parce que tu as peur d’en devenir dépendante? Est-ce qu’un marteau, c’est une béquille? Serait-on mieux de planter les clous avec nos mains? Est-ce que le téléphone, l’ordinateur, l’automobile sont des béquilles dont on devrait se passer pour ne pas en devenir dépendants? Un marteau, un ordinateur, un pointeur, ce sont des outils qui rendent nos vies plus faciles : pourquoi s’en passerait-on?

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Deuxième étape : Développer

compréhension et plaisir de lire


Dans cette deuxième étape, nous verrons :

• comment développer le goût de lire de l’enfant
• comment l’aider à mieux comprendre

Cette étape est importante, car elle donne le contexte dans lequel doivent se faire les exercices de fluidité et de vitesse. Plaisir de lire, compréhension, fluidité et vitesse travaillent en synergie : le développement de l’un renforce l’autre. Le plaisir de lire est essentiel pour développer un lecteur assidu. Or, il est impossible d’aimer lire si on ne comprend pas, et la lecture devient ennuyeuse quand on lit trop lentement. Les gens qui aiment lire et qui lisent beaucoup… lisent vite.



CHAPITRE 7- La compréhension

« Comprendre c’est se rappeler »

Imaginons que vous receviez en cadeau pour votre anniversaire un livre sur l’astronomie. Le sujet vous passionne depuis une nuit mémorable passée à la belle étoile près de l’Observatoire du Mont-Mégantic. Lors de cette nuit survenue il y a 10 ans, une autre passion est née, l’amour de votre vie. Depuis, votre bien-aimé(e) a pris l’habitude de vous offrir à tous vos anniversaires un livre sur l’astronomie. Celui-ci devient le 10e livre d’astronomie à trôner fièrement dans votre bibliothèque. Vous entreprenez donc de le lire.

Est-ce que ce 10e livre sera plus facile à lire que le premier lu il y a 10 ans?

Fort probablement! Parce que ce dernier livre vous apparaîtra comme une révision des 10 précédents. Vous vous remémorez facilement de notions qui la première fois vous avaient paru rébarbatives.

En fait, notre compréhension dépend de notre vocabulaire et de notre bagage de connaissances accumulées. Plus nous avons de connaissances sur un sujet, plus il nous est facile de comprendre ce que nous lisons sur cette question.

Nous sommes ici au cœur même de la définition de l’acte de lire. Voici ce que Mme Giasson dit de la compréhension.

La compréhension « En premier lieu, il faut ancrer très tôt, chez tous les élèves, la conviction que la lecture est synonyme de compréhension. Le message clair à transmettre aux enfants peut se formuler comme suit : lire c’est comprendre ce que l’auteur d’un livre a à vous dire. Vous devez comprendre ce que vous lisez aussi clairement que si l’auteur vous parlait. Si vous ne comprenez pas ce que quelqu’un vous dit, vous lui demandez : “Eh, qu’est-ce que tu dis? Je ne comprends pas.” Vous ne le laissez pas continuer avant d’avoir compris ce qu’il dit. Quand vous lisez et que vous ne comprenez pas, vous devez faire la même chose. Si vous trouvez que ce que vous lisez n’a pas de sens, arrêtez-vous et demandez-vous pourquoi. Vous lisez pour vous faire plaisir à vous-même et non pour faire plaisir à l’enseignant ou à quelqu’un d’autre. » Jocelyne Giasson 2003

Qu’est-ce que lire?

Lire c’est comprendre. Si vous ne comprenez pas ce que vous lisez, rien ne vous distingue d’un analphabète. D’un point de vue utile, tous les deux, vous ne pouvez dégager de sens d’un ensemble de signes. On nomme analphabètes fonctionnels ceux qui sont capables de lire un texte simple, mais sont incapables d’en dégager le sens. Comme la posologie sur une bouteille d’aspirine. Ils peuvent décoder chaque syllabe de chaque mot de la consigne, sans être en mesure d’expliquer ce qu’ils doivent faire.

Qu’est-ce que comprendre?
Les dictionnaires indiquent que comprendre c’est « saisir le sens ». Si lire c’est comprendre, et comprendre c’est saisir le sens, donc lire c’est saisir le sens. Plus précisément, c’est chercher à saisir le sens que cherche à communiquer un auteur par des signes inscrits sur du papier. Bref, lire c’est chercher du sens.

Le concept de « sens » est très vaste. La philosophie s’intéresse au sens de l’existence. En psychologie, on cherche le sens de sa vie... Disons seulement qu’il y a une science du «sens» qu’on appelle la sémantique et pour qui le « sens d’une chose », c’est la représentation mentale que l’on se fait d’une réalité.

lecturerapide.info.plaisir.de.lire.jpg C'est dégager le sens du texte qui procure le PLAISIR DE LIRE

Les signes, les sons, le langage
Allons plus loin. Les signes sur papier représentent des sons. L’ensemble de ces sons constitue un langage. Conséquemment, pour comprendre, il faut connaître le langage. Le langage est composé de règles syntaxiques et de vocabulaire. Le langage est le média de nos pensées, de nos représentations mentales. Par le langage, on communique ses représentations (pensées, histoires, connaissances) : on discoure. Lire c’est restituer un discours communiqué dans une langue. Lire demande de connaître la langue et le vocabulaire utilisé par l’auteur, celui qui a traduit un discours en signes.

Récapitulons:
Nous avons cherché à définir ce qu’est la compréhension en lecture afin d’aider l’enfant à mieux lire et aimer lire. Je vous ai dit que lire c’est comprendre. Que comprendre c’est saisir le sens! Donc que lire c’est chercher le sens d’un texte. Plus précisément, c’est chercher à se faire une représentation mentale d’une réalité décrite par un ensemble de signes.

Comme l’enfant ne pourra pas avoir une compréhension à l’écrit supérieure à celle qu’il a à l’oral et que la compréhension dépend de nos connaissances préalables: développer la compréhension se trouve à être la mission ultime de l’éducation. En fait, globalement, c’est la mission de la société et de ses institutions : famille, école, bibliothèques, musées, maison de la culture, médias. Bref, de l’ensemble de la vie culturelle. L’éducation c’est l’intégration des représentations multiples créées par l’humanité dans son histoire et en constantes évolutions. C’est l’affaire de tous et de toute notre vie. ET LA LECTURE EN EST L'INTERFACE* PRIVILÉGIÉE.

*Interface : Dispositif qui permet l’échange d’information entre deux systèmes. (Antidote)

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CHAPITRE 11- Développer

la passion de lire de l'enfant

Ne méprisez pas ses passions.


J’ai lu un jour l’histoire d’un homme qui raconte que, tout jeune, il s’était intéressé aux étoiles. En apprenant cela, sa mère avait alors tapissé sa chambre de cartes du ciel. Elle lui avait procuré un télescope et, chaque semaine, elle lui achetait un livre ou une revue sur l’astronomie. L’année d’après, il s’était épris des dinosaures. Sa mère réalisant sa nouvelle passion avait aussitôt entrepris de redécorer sa chambre. Elle remplaça les affiches de sa chambre par d’autres illustrant les différentes espèces de dinosaures. Elle prit aussi bien soin de l’approvisionner en nouveaux livres sur le sujet. Plus tard, jeune adulte, il annonça à sa mère qu’il était athée. Visiblement déçue, raconte-t-il, sa mère n’avait pas pipé un mot. Le lendemain, il trouvait sur sa table de chevet des livres de Bertrand Russel, Nietzsche, Spinoza et Jean-Paul Sartre avec ce billet : « Si tu es pour être athée, fréquente les meilleurs ».

J’adore cette histoire. Mais bon! Vous n’avez pas à redécorer la chambre de votre fille ou de votre fils à chacune de ses nouvelles lubies. Cependant vous pouvez vous assurer, s’il développe un intérêt quelconque, qu’il ait accès à des revues et à des livres sur le sujet. Mais avant tout, ne méprisez pas les goûts de votre enfant. J’ai trop souvent entendu des parents se désoler de voir que leur enfant n’aime pas lire en décriant leurs intérêts : « Il n’en a que pour le skate-board! » « Il ne lit que des Mangas! » « Il passe des heures à jouer à des jeux débiles! »

En fait, cela démontre un intérêt pour quelque chose, c’est déjà un immense début. Quel que soit cet intérêt, servez-vous-en pour construire son goût de lire et l’amener à « fréquenter les meilleurs ».

La possibilité pour l’enfant de choisir lui-même ses livres est considérée comme le facteur déterminant dans le développement de l’intérêt pour la lecture.

[…] les lecteurs assidus sont des personnes qui ont eu la chance, dans leur vie, de choisir leur lecture. On sait, grâce à différentes études, qu’il se produit, à la fin du primaire, un déclin dans la motivation à lire, déclin qui se poursuit au secondaire. Cependant, il semble que ce ne soit pas tant l’intérêt pour la lecture que perdent les élèves que l’intérêt pour ce qui leur est proposé comme lecture à l’école, ce qui nous ramène à l’importance de la variété des livres offerts et à la possibilité de choix personnel. Giasson 2003 p 64

Votre fille a 12 ans et se passionne pour une téléréalité; votre fils en a 13 et il passe des heures à écouter du Heavy Métal. Il existe une variété de revues et des livres sur ces sujets, qui par ailleurs peuvent être très intéressants. Souvent les ados ne lisent pas parce qu’ils ne savent pas qu’il existe des livres à leurs goûts. Il y a une telle diversité de publications de nos jours. La littérature jeunesse couvre quasiment toutes les préoccupations des ados d’aujourd’hui. Les romans mettent en scène des personnages soumis à des défis et des contraintes auxquels on peut s’identifier. Les histoires et les mythes aident depuis la nuit des temps les nouvelles générations à apprendre les leçons de leurs ainés.

Achetez-lui les revues et les livres pour lesquels il montre de l’intérêt, comme les biographies de ses idoles. Lisez-les vous-même et discutez-en avec lui. Éviter de juger. Parlez surtout de ce que vous aimez. Développez un intérêt sincère. Ne partez pas en ayant en tête un objectif moral (définir ce qui est bien et ce qui est mal). Avant d’avancer vos opinions, plongez dans les méandres de sa passion. Si vous vous y perdez : valorisez son expertise en l’interrogeant sur ce que vous ne comprenez pas. Demandez-lui de vous expliquer les concepts nébuleux et les énigmes que vous ne manquerez pas de rencontrer.

Vous méprisez trop les téléréalités ou le Heavy Métal pour y trouver le moindre intérêt! En fait, cela veut surtout dire que vous manquez de curiosité. Il est normal de ne pas être curieux de tout. Mais comment reprocher à votre ado son manque de curiosité si vous n’êtes pas curieux de ses intérêts? Dale Carnegie dans son livre « Comment se faire des amis » insiste sur l’importance de s’intéresser authentiquement aux autres. Il nous apprend que ce que nous valorisons le plus chez les autres, c’est par-dessus tout l’intérêt qu’ils nous portent. Il n’est pas question ici de devenir un parent cool qui cherche à être le meilleur ami de son enfant. Mais simplement de s’intéresser à lui.

Lire avec un pointeur, fréquenter les librairies et les bibliothèques, avoir le choix de ses lectures, avoir des livres qui traînent partout dans la maison, avoir des parents, surtout un père, qui lisent avec eux, développer ses passions : voilà la recette du goût de lire chez les enfants. Mais cela restera difficile s’il lit trop lentement.


Troisième étape : La fluidité et la vitesse



Nous avons vu que lire c’est comprendre. Augmenter sa vitesse de lecture n’a d’intérêt que si cela va de pair avec une bonne compréhension.

Nous allons voir que la vitesse est un élément de la fluidité. Un lecteur compétent doit pouvoir lire à une bonne vitesse. Celle-ci favorise la compréhension et le plaisir de lire. La vitesse doit être entrainée. Toutefois, comme l’on veut que la vitesse n’altère pas la compréhension, il faut être vigilant.

L’approche que je défends est nouvelle. Présentement, les exercices de vitesse consistent pour l’essentiel à relire plusieurs fois un texte. Ce que je propose de nouveau, ce sont des exercices spécifiques de vitesse. Tout en sachant qu’ils doivent être suivis d’exercices de compréhension pour s’assurer que le développement de la vitesse ne se fasse pas au détriment de la compréhension.

Mais avant de penser entrainer la vitesse, il faut que l’enfant ait une bonne fluidité de lecture.




CHAPITRE 12

Qu’est-ce que la fluidité?

Il faut apprendre à bien distinguer les sons.

Le concept de fluidité sert à désigner le passage d’une lecture orale hésitante à une lecture qui « coule ». Lors d’une lecture hésitante, l’enfant bute régulièrement sur certaines syllabes et reconnait certains mots difficilement. Alors qu’un lecteur fluide reconnait les mots instantanément. Quand cette fluidité est acquise, elle permet généralement au lecteur d’atteindre la vitesse de la parole (soit entre 150 et 200 m/m). Si tout va bien, cela survient vers l’âge de 8 à 9 ans. Bref, lire avec fluidité, c’est en arriver à lire sans ou avec peu d’hésitations.

Comme la fluidité demande de développer des compétences phonétiques et une mémoire lexicale, je vais vous expliquer simplement ces concepts. Je n’entrerai pas dans les détails des controverses et des pathologies. La linguistique est un domaine très pointu dans lequel on peut facilement se perdre. Nous ne verrons que le strict nécessaire afin de pouvoir par la suite travailler les préalables à la fluidité.

La phonétique
Les enfants apprennent d’abord l’alphabet. Puis ils apprennent à distinguer les consonnes des voyelles. Avec ces consonnes et voyelles, ils apprennent à former des syllabes simples et des mots simples. Puis des syllabes complexes composées de plusieurs consonnes et plusieurs voyelles. Finalement ils apprennent à reconnaitre les mots globalement. Ce processus dépend en premier lieu du développement des compétences phonétiques de l’enfant.

La phonétique, c’est associer les sons d’une langue. Et le phonème est la plus petite unité de son. Par exemple, les voyelles A E I O U sont des phonèmes; et le son d’une consonne émise dans le vide, sans percuter une voyelle qui est remplacée par un souffle d’air, comme K… P… R… constitue un phonème. En écriture, les sons sont représentés graphiquement par les lettres de l’alphabet. On appelle graphème les représentations graphiques des phonèmes. Ainsi le phonème « O » peut être représenté par plusieurs graphèmes : « au», « aux», « eau », « eaux ». Lorsqu’il est composé d’une seule lettre (comme « O »), le graphème est dit simple et lorsqu’il est composé de plusieurs lettres (comme : « au », « eaux »), le graphème est dit complexe.

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Avant même d’apprendre à lire, l’enfant doit apprendre la phonétique. Je ne parle pas de la théorie du précédent paragraphe, mais de ce qu’elle décrit : les sons qui composent les mots. Les enfants doivent pouvoir distinguer les sons des mots, des plus simples, « vélo », aux plus complexes, « Schwarzenegger ». Les comptines sont une façon ludique d’apprendre à distinguer les sons des mots. Les recherches (14) démontrent qu’il est capital que les enfants de 5, 6 et 7 ans apprennent la phonétique.

La mémoire lexicale
La mémoire lexicale est la capacité de reconnaitre les lettres, les syllabes et les mots par leur carrosserie. Soit leur forme ou orthographe(15) . À l’écrit, dans un premier temps, l’enfant doit identifier les lettres avant de prononcer la syllabe. Par exemple, pour le mot « vélo », si l’enfant dit : « V » avec « É » cela fait « VÉ »; « L » avec « O »; cela fait « LO », donc « VÉ-LO », il démontre des compétences phonétiques, mais une mémoire lexicale limitée aux sons des lettres. S’il arrive à reconnaitre une syllabe, sans décomposer les sons qui la composent, il démontre une mémoire lexicale plus avancée. Ainsi, il verra la syllabe « VÉ », et la reconnaitra immédiatement, sans décomposer la syllabe en ses phonèmes. Et s’il reconnait le mot « vélo » globalement, il montre une mémoire lexicale de ce mot.

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TABLEAU 3 : Mémoire lexicale

Le travail sur la fluidité demande le développement d’une mémoire lexicale, tant des syllabes que des mots. Car le lecteur fluide reconnait les syllabes et les mots automatiquement, sans passer par le décodage phonème par phonème.

Un lecteur accompli décode rarement. Il reconnait globalement les syllabes et les mots. Prenez le nom de cette vedette du cinéma d’action, politicien américain d’origine autrichienne et culturiste de légende, Schwarzenegger. La première fois que vous avez vu ce nom, vous avez probablement fait comme moi et entrepris de le décoder lettre par lettre : S C H, cela fait CH…, avec un « W », cela fait CHW…, avec un « A », cela fait CHOUA, avec un « R » à la fin, cela fait CHOUAR. Pour finalement réussir à prononcer le mot au complet : CHOUAR-ZÉ-NÉ-GUEUR. Aujourd’hui, à la vue de ce nom, vous n’avez pas à recommencer à décoder : S C H W A, cela fait CHOUA… Vous reconnaissez le nom globalement. C’est ce que font les bons lecteurs.

Nous ne travaillerons pas la phonétique en détail, voici quelques conseils généraux. Quant à la mémoire lexicale, nous la travaillerons indirectement. Les exercices que nous allons voir vont contribuer à la développer.

Comment travailler la phonétique
Si vous désirez travailler la phonétique avec l’enfant, prononcez régulièrement les mots en articulant distinctement tous les sons qui les composent. Par exemple :

Un « camion de pompier » est composé des sons : CA-MI-ON DE POM-PI-É. Comme « pied » est composé des sons PI-É. Et « plier » est composé des sons PLI-YÉ et même PLI-I-É.

(Attention! Les mots CA-MI-ON et POM-PI-É n’existent pas, du moins ainsi prononcés. Il s’agit de faire prendre conscience à l’enfant des sons de base [phonème] qui composent les sons complexes des mots. Il faut par la suite revenir à la prononciation normale des mots.)

Le jeu du ralenti
Vous avez déjà vu au cinéma une scène reprise au ralenti où l’on entend la voix de l’acteur en distorsion. Si c’est un « gros tracteur », il devient un GGG-RRR-OOO TTT-RRR-AAA-K... TEUR-RRR.

Ce dernier exemple est difficile, mais c’est un jeu amusant.

Lisez ou chantez des comptines comme « La chanson de l’alphabet » . En utilisant le mot « comptine » sur les moteurs de recherche Internet, vous en trouverez beaucoup.

Ou vous en inventez :
Papa est sur le pot.
Papa fume la pipe.
Papa pue le tabac et le pipi.
Hi, hi, hi!

Le meilleur moyen de travailler la phonétique, c’est de travailler l’écriture. Après l’alphabet, si l’enfant apprend à écrire, il découvrira ainsi le principe alphabétique. Commencez par lui apprendre à écrire son nom, puis celui des gens et des objets significatifs autour de lui. Cela lui permettra de « se rendre compte qu’il existe une relation entre le mot oral et le mot écrit et que cette relation s’établit par des unités inférieures au mot, c’est-à-dire des phonèmes assemblés en syllabes. » Giasson (2003) p. 178.

(14) http://www.aboutkidshealth.ca/Fr/News/Columns/Education/Pages/Phonemic-awareness-and-phonics-What-they-are-and-how-they-differ-Part-2-of-2.aspx

(15) «… les scientifiques ont postulé d'existence d'une mémoire spécialisée dans le langage : le lexique mental, ou mémoire lexicale. Celle-ci contient toutes les informations sur les mots et symboles que l'on connait. Elle permet de savoir comment prononcer un mot, comment l'écrire, etc. Elle contient aussi les symboles comme les lettres, les syllabes, les sons d'une langue (maternelle ou non), et les chiffres, voire certains nombres. » Source : http://fr.wikibooks.org/wiki/Mémoire_lexicale (Cette page n'existe plus.)


Quatrième étape : Développer les

prérequis à la fluidité (la lecture guidée)



Avant de développer une vitesse avancée, l’enfant doit être capable de lire sans ou avec peu d’hésitations. Ce qui devrait être le cas vers la 3e année. Sinon vous devrez lui enseigner la fluidité.

« Les élèves qui n’ont pas développé des capacités de base sur le plan des correspondances graphème/phonème et de l’identification de mots ne peuvent pas améliorer la fluidité par des pratiques de lecture silencieuse indépendante; des approches visant l’enseignement de la fluidité sont plus efficaces (Kuhn et Stahl, 2003; National Reading Panel, 2000). »

Bref, sans aide l’enfant n’y parviendra pas. Il est nécessaire d’accompagner l’enfant dans ses lectures et de le guider. Voici les rudiments de la LECTURE GUIDÉE.

Petits conseils avant de commencer

Aux parents qui me demandent ce qu’ils peuvent faire pour aider leur enfant qui a des difficultés de lecture, je réponds de travailler le plaisir de lire et de laisser à l’école le soin de s’occuper de la mécanique. Surtout si l’enfant est déjà suivi par un orthopédagogue ou si son enseignant a développé un programme pour lui.

Ce qui suit est assez basique et met l’accent sur le plaisir de lire, cela ne devrait pas poser de problème. De plus, je vous recommande de faire des séances très brèves, 10 minutes max, et de vous amuser. Toutefois, développer un bon partenariat avec l’enseignant est capital. Communiquez-lui ce que vous faites. Suivez ses recommandations.


Le chapitre 14 contient un des plus importants conseils de ce livre. Bien que contre-intuitif, et pour beaucoup en rupture avec les méthodes établies, il fera des merveilles pour donner le goût de lire à votre enfant.



CHAPITRE 14- Que faire lorsque

votre enfant bute sur un mot

ou se trompe de mot?

En situation de lecture pour le plaisir.

Cela dépend du contexte.

Si vous travaillez le décodage, là bien sûr vous devez travailler les mots sur lesquels il bute ou se trompe. Toutefois il y a une façon de le faire que j’explique dans le chapitre 16.

Si vous lisez dans le but de vous divertir ou de mettre l’accent sur la compréhension: la règle générale, c’est qu’il faut éviter d’interrompre la lecture. Pour lire et comprendre, il faut que l’histoire se déroule. Si l’enfant doit s’arrêter constamment pour décoder les mots, il va perdre le fil de l’histoire. Et si la lecture devient trop laborieuse, elle peut devenir synonyme de corvée.

Avant d’entrer dans les détails de cette règle, laissez-moi vous raconter une histoire, un évènement qui m’est arrivé il y a quelques années.

J’étais chez un couple d’amis dont la deuxième des trois filles, Milly, avait sept ans. Milly connaissait mon intérêt pour l’enseignement de la lecture. Je discutais souvent avec sa mère, enseignante, de l’importance de faire la lecture aux enfants. Elle savait que je m’intéressais aux livres pour enfants.

Milly était allée chercher un livre dans sa chambre et elle voulait me faire la lecture. Je lui ai dit « D’accord! » Je l’ai aidée à s’installer sur mes genoux et elle a commencé à lire.

Sa lecture était très fluide. Elle articulait précisément chaque syllabe. Son intonation était expressive, bien qu'un peu trop affectée : elle étirait la chute des groupes de mots avec une expression traînante.

Après quelques minutes, j’ai interrompu sa lecture en cachant le dernier mot de la phrase avant qu'elle ne l'achève. Elle m’a regardé, l’air étonné. Je lui ai demandé : «Quel est le mot que je viens de cacher ?» Je ne me souviens plus exactement de la phrase, mais c’était quelque chose comme : « Dans l’arbre, il y avait un petit... »

Intermède…

Un petit... quoi?
A) oiseau
B) animal
C) écureuil
D) pizza Margarita
E) aucune de ces réponses

Si vous avez dit « D », pizza Margarita. Cela signifie que vous n’avez pas compris le début de la phrase! Peut-être est-ce parce que vous avez faim et que vous avez cru que cette phrase était extraite d’un menu… Quoi qu’il en soit, prenez une pause!

Si vous avez dit « A », oiseau. Vous êtes logique et cultivé! Car c’est ce qu’on a le plus de chance de retrouver dans un arbre. Vous venez d’inférer et c’est un signe clair que vous avez compris ce que vous avez lu.

Si vous avez dit « B », animal. C’est bien! Vous venez d’inférer et en plus vous avez choisi un terme générique. Vous augmentez ainsi vos chances d’avoir raison et, au jeu du pendu, vous auriez le droit à une autre chance. Vous êtes un petit futé!

Si vous avez dit « C », écureuil. Vous avez choisi la bonne réponse. Félicitations! Maintenant, avez-vous triché? Peut-être qu’avant de lire ce passage, vous avez survolé le texte et avez vu l’image d’un écureuil dans un arbre… Cela vous a en quelque sorte soufflé la réponse. En fait, ce n’est pas triché, c’est une stratégie d’anticipation qui favorise la compréhension. C’est même la clé pour être un bon lecteur qui lit avec fluidité et compréhension. Nous allons bientôt voir pourquoi. Mais avant, vous vous demandez certainement ce que Milly a répondu.

Retour à l’histoire…

Lorsque je lui ai posé la question, je ne lui ai pas donné de choix de réponses, elle a dit spontanément : « animal! ? » J’ai alors enlevé la main, c’était « écureuil ».

Je me suis alors montré enthousiaste. Je lui ai dit, « Tu es bonne, un écureuil, C’EST UN PETIT ANIMAL! »

Nouvel intermède…

Que faire lorsque la méprise a du sens dans le contexte?
D’un point de vue de compréhension en lecture, elle avait anticipé correctement le sens. C’était signe qu’elle comprenait ce qu’elle lisait.

Si elle m’avait répondu : « pizza Margarita ». Je me serais interrogé : « Soit qu’elle a faim, soit qu’elle pense qu’elle lit un menu? » Mais indéniablement, cela aurait été signe qu’elle ne comprenait pas ce qu’elle lisait.

Lorsque l’enfant se trompe de mot et qu’il a du sens dans le contexte : il ne faut surtout pas le corriger. Pourquoi! D’abord, parce que c’est signe qu’il a saisi le sens, donc qu’il comprend. Mais surtout, cela démontre qu’il anticipe ce qu’il lit. L’anticipation est une excellente stratégie de lecture. C’est même ce qui caractérise les bons lecteurs. Le bon lecteur cherche à anticiper le mot qui vient. La phrase qui suit. Le sens du paragraphe qu’il est en train de lire. Et même le sens que l’auteur cherche à développer dans le chapitre et la suite du livre. Corriger un enfant qui se trompe de mot, alors que ce mot peut être pertinent, c’est l’amener à régresser. Ça revient à accorder plus d’importance à la précision qu’à la compréhension. Ce qui est ridicule. Pour devenir un bon lecteur avec une bonne compréhension, l’enfant doit développer sa compétence à anticiper.

« Le bon lecteur commet très peu de méprises qui changent le sens de la phrase et il les corrige s’il en commet; par contre, il ne corrige pas les méprises qui ne changent pas le sens de la phrase. » Giasson 2003, p 215

Nous y reviendrons.

Que faire quand la méprise n’a pas de sens dans le contexte?
Lorsqu’un enfant se trompe de mot et qu’il n’a pas de sens dans le contexte : on ne le corrige toujours pas! Il faut le laisser terminer sa lecture. S’il comprend ce qu’il lit, il va s’en rendre compte et revenir se corriger. S’il commet régulièrement des méprises sans se reprendre, c’est signe qu’il ne comprend pas ce qu’il lit. Cela veut aussi dire que le livre entre ses mains est trop difficile. Son vocabulaire est trop complexe pour son niveau de connaissance. Il faut alors choisir un livre plus facile, dont le vocabulaire correspond à ses connaissances. Cette dernière consigne est plus litigieuse, car ce genre de méprise est le signe d’une lacune en décodage qu’il ne faut pas négliger.

Nous y reviendrons aussi.

Je termine l’anecdote…

Milly a repris sa lecture. À intervalles réguliers, j’interrompais sa lecture en cachant le dernier mot de la phrase qu’elle lisait. Elle a vite compris mon petit jeu. Elle s’est mise à anticiper, non deviner, le mot que j’allais cacher.

Non deviner, parce que deviner c’est y aller au hasard. C’est dire un peu n’importe quoi dans l’espoir de tirer le bon numéro. Cela évite l’effort de réflexion nécessaire pour inférer le sens. Alors qu’anticiper, c’est faire une hypothèse, à la manière d’un scientifique, et aller vérifier la validité de cette hypothèse.

Dans l’espace de quelques minutes, j’ai vu sa façon de lire se transformer complètement. Elle a cessé de lire avec cette intonation affectée. Elle a arrêté de prononcer les voyelles muettes. Sa lecture est devenue beaucoup plus rapide. Sa compréhension était impeccable : elle anticipait toujours correctement le mot caché, pas juste le sens, mais le mot exact.

À la fin, sa vitesse était tellement rapide que je n’arrivais plus à cacher de mots. Il aurait fallu que je cache un mot sur la ligne suivante, enlevant du coup tout sens à l’exercice. Ce genre d’exercice est impossible à faire avec un bon lecteur, ils lisent trop vite. C’est généralement vers le début de la deuxième année (CE1) que cet exercice est possible. Vers la fin de la 2e année, il n’est déjà plus possible de faire cet exercice avec les meilleurs.

Bref, en moins de quelques minutes, simplement en l’incitant à anticiper, elle lisait plus vite avec une meilleure compréhension. L’anticipation est une stratégie clé en compréhension. Nous verrons plus en détail les stratégies d’anticipation.

Témoignage

Allo Daniel,

Simplement pour vous dire que j’ai apprécié votre conseil… je ne reprends plus ma fille quand elle me fait la lecture et depuis, elle a fait énormément de progrès. Elle apprécie tellement qu’elle me fait la lecture chaque soir. La vie est belle!

Au plaisir,

J. H.


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Illustration 7 : Un petit... quoi?


Conclusion

À la lumière du gros bon sens.


Dans son livre Légendes pédagogiques, l’auteur et philosophe Normand Baillargeon dénonce l’adoption prématurée et sans preuve d’approches pseudo-scientifiques en éducation. Il recommande que toute nouvelle approche soit soumise à une évaluation expérimentale. Je souscris entièrement à cette idée.

M. Baillargeon met la barre haute. Il demande des références béton ainsi que des tests rigoureux et répétés. La méthode du pointeur est loin de répondre à tous ces critères, nous sommes à quelques années de tels résultats. D’ailleurs, si j’ai écrit le présent livre, c’est notamment pour établir les bases de cette méthode et convaincre les intervenants en éducation de la tester afin d’en établir la crédibilité.

Par contre, j’estime que cette méthode satisfait aux critères de base exigés par M. Baillargeon, à savoir que la thèse est formulée clairement et qu’à la lumière du gros bon sens, elle n’est pas absurde. J’ajouterais qu’elle ne peut pas faire de tort. Au contraire, elle valorise la lecture, aide les élèves en difficultés — ne serait-ce que temporairement — et si au pire elle faisait perdre du temps, ce serait largement compensé par l’effet Pygmalion décrit au chapitre 4.

Tester la méthode du pointeur
Idéalement, pour tester rigoureusement la méthode du pointeur, il faut trois classes expérimentales et trois classes témoins. Cependant, on peut très bien faire une étude préliminaire avec un échantillon moindre.

D’abord les enfants des six classes doivent être évalués. Je recommande les tests internationaux du passé. Les orthopédagogues disposent d’outils plus précis, mais plus longs à administrer; ce serait toutefois excellent pour mesurer l’effet de la méthode avec les enfants en difficulté qui ont déjà été évalués par un orthopédagogue.

Les enseignants des classes expérimentales doivent croire à cette approche et être prêts à changer leurs habitudes de lecture, car toute approche, aussi bonne soit-elle, dépend du dévouement de l’enseignant.

Six mois plus tard, on reteste tout le monde.

Un tel processus demande de mesurer une grande variété de paramètres. Il faut s’assurer que la méthode a été adéquatement appliquée et le mesurer :

L’engagement de l’enseignant. Ce qu’il a fait précisément. Le nombre d’exercices effectués. Les moyens utilisés pour inciter les enfants à l’utiliser du pointeur. Est-ce que les exercices de vitesse ont été suivis d’exercices ou de tests de compréhension?

L’engagement des élèves. Notamment, lors du post-test, il faut distinguer les élèves qui utilisent un pointeur de ceux qui ne l’utilisent pas.

Bien entendu, je suis convaincu qu’une telle recherche confirmerait la valeur du pointeur et des exercices de vitesse, mais je peux me tromper.

Si la recherche confirme ce que j’avance, on pourra alors parler d’une véritable percée dans l’enseignement et la pratique de la lecture. Et cela deviendra un devoir pour tous les intervenants en éducation d’en faire la promotion et de généraliser l’application de cette méthode. En attendant, je vous invite à la mettre en pratique!