Séminaires de Lecture Rapide - Daniel Gagnon

Daniel Gagnon M.A. orthopédagogueDaniel Gagnon M.A. orthopédagogue

Aller plus loin en lisant plus vite!

Lisez et comprenez plus vite, soyez plus concentré et plus efficace, gagnez du temps !

Extraits de mon prochain livre « La lecture rapide simplifiée »

Extraits d'un important chapitre de mon livre à paraître : « LA LECTURE RAPIDE SIMPLIFIÉE : pour les gestionnaires, les scientifiques, les professionnels et les universitaires qui sont débordés de lecture »

Les mauvaises habitudes de lecture

Les régressions

Il y a trois types de régressions qu'il faut combattre parce qu'ils sont des obstacles majeurs à une lecture efficiente :

• Les rêveries

• Les régressions par insécurité

• Les régressions pour assurer notre compréhension lorsqu’on étudie

A- Les rêveries ?

Il vous arrive de terminer la lecture d’une page et de réaliser que vous ne l’avez pas vraiment lue : vous étiez ailleurs, perdu dans vos pensées, bref vous étiez dans la lune.

À ce moment, vous n’avez pas le choix, vous devez reprendre la lecture de cette page, puisque vous ne l’avez pas vraiment lu.

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James Tissot, Rêverie - Newton In An Armchair, 1878


Comment éviter les rêveries ? Comment éviter de partir dans la lune ?

Les rêveries sont causées par la fatigue. On ne peut pas penser être efficace intellectuellement lorsqu’on est fatigué, plus particulièrement lorsqu’on lit un texte qui demande beaucoup de concentration. Il est impératif lorsqu’on lit de prendre des pauses régulièrement.

Les recommandations sur le temps devant espacer les pauses varient d'un auteur à l'autre. Certains affirment qu’il faut se reposer toutes les 20 minutes, d’autres insistent sur une pause de 10 minutes toutes les 45 minutes ou toutes les heures. Cette dernière recommandation étant la norme.

Personnellement, je vous recommande d’y aller selon vos besoins : aux heures, quand vous êtes frais et dispos, aux 20 minutes, quand vous êtes fatigués.

La gestion des pauses

Généralement, si j’entreprends une lecture le matin, je peux lire une bonne heure, parfois jusqu’à 90 minutes, avant que ne surviennent des moments où je réalise que pour la dernière page, j’avais la tête ailleurs. En fait, il est normal, au moment de lire, d’être parfois emporté par ses pensées. Lorsqu’on le réalise, et qu’on se sent encore reposé, il s’agit simplement de se recentrer. Je recommande alors de survoler les pages à venir : je le rappelle, le survol éveille l’intérêt du lecteur et favorise la concentration.

Par contre, lorsque cela fait près d’une heure que je lis et que je me surprends à rêvasser pour une seconde fois, je m’impose alors une pause.

Si j’entreprends de lire un texte important après le dîner, alors que la tendance à la somnolence est très forte, je peux prendre une pause après aussi peu que 10 minutes de lecture. Attention ! Je ne prends pas des pauses de 10 minutes toutes les 10 minutes. Une minute suffit.

Pause-minute

Pour gagner du temps et tirer le maximum de votre pause : bougez et « changez le mal de place ». Levez-vous, étirez-vous, prenez un peu d’eau ou même un café ou une boisson stimulante. Prenez un peu l’air, sortez sur le balcon quand c’est possible.

Personnellement, j’aime bien « m’étirer les lentilles ». Si vous avez passé une partie de la journée le nez collé à votre écran ou à vos papiers, il est bon de changer de perspective, d’ajuster le point focal. Je vous recommande de regarder par la fenêtre et de scruter l’horizon pour faire travailler vos yeux différemment.

Pause-yoga… (à venir)


B- Les régressions par insécurité ou la relecture par assurance

Voici probablement le plus grand obstacle à la lecture rapide. En éliminant cette mauvaise habitude, certaines personnes doublent leur vitesse de lecture.

Est-ce qu’il vous arrive de lire une phrase puis de la relire ? Certainement, car même un lecteur averti le fait à l’occasion. Un bon lecteur va «parfois» se relire face à un doute sur sa compréhension et c’est ce qui est recommandé de faire. Mais cela doit être une exception et il faut distinguer le retour parce qu’on réalise qu’on n’a pas saisi le sens de ce qu’on vient de lire, de la relecture par répétition pour s’assurer d’avoir bien lu.

La prochaine fois que vous relirez une phrase, interrogez-vous sur la pertinence de votre retour en arrière. Très souvent, vous réaliserez que vous aviez très bien compris et que votre relecture n’était pas nécessaire.

Il est certain que lire en se relisant constamment et systématiquement est une façon sécurisante de lire. Vous arrivez à la fin du texte et vous n’avez rien manqué, rien perdu, vous avez tout lu deux fois et aucun détail ne vous a échappé. Mais à quel prix ! En lisant ainsi, vous doublez votre temps de lecture. Vos lectures vous prennent un temps fou et vous désespèrent; vous arrivez rarement à compléter vos assignations de lecture et le seul fait de penser que vous avez un texte à lire vous angoisse : quelle perte de temps!

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Vos lectures vous prennent un temps fou et vous désespèrent.

C’est comme si vous portiez vos pantalons avec une ceinture et des bretelles. Comme le personnage joué par Henry Fonda dans « Il était une fois dans l’ouest » de Sergio Leone le disait : « Comment pouvez-vous faire confiance à un homme qui porte à la fois ceinture et bretelles ? Le mec ne se fie même pas à son propre pantalon.»

Et lorsqu’on parle aux personnes qui lisent de cette façon, on remarque que, bien qu’ils soient en mesure de vous donner beaucoup de détails, très souvent ils sont incapables d’aller à l’essentiel et de ressortir l’idée principale. Ils synthétisent avec difficultés et se sentent obligés de restituer chaque détail dans un souci de précision inutile et ennuyant.

Un texte, ce n’est pas une suite de faits, une liste de détails. C’est un point de vue, une idée, une opinion, qu’on développe, qu’on défend, qu’on argumente.

Vous-même, j’en suis convaincu, vous avez déjà écrit un texte, ne serait-ce qu’un travail scolaire alors que vous étiez ado. Est-ce que six mois plus tard vous vous souveniez de tout ce que vous aviez écrit ? Non ! Parfois, on relie un texte qu’on a soi-même écrit et on ne se rappelle même pas de l’avoir écrit.

Alors, si on ne se souvient pas soi-même d’un texte qu’on a écrit : peut-on exiger du lecteur qu’il retienne tout ce qu’il a lu ? Non !

Six mois après avoir écrit un texte, souvent, ce dont on se souvient, c’est de l’idée qu’on développait, plus un ou deux arguments importants. Comme lecteur, c’est ce qu’il est important de retenir.

Donc si vous avez la très mauvaise habitude de systématiquement relire la phrase que vous venez de lire, il vous faut absolument et prioritairement vous en défaire.


Comment se débarrasser des régressions par insécurité ?

En y renonçant !

J’avais moi-même cette mauvaise habitude lorsque j’étais étudiant à l’université. Je me rappelle, je lisais tout systématiquement deux fois. Même quand je lisais le journal, je relisais chaque phrase. Cela me prenait un temps fou à faire mes lectures. D’ailleurs, j’arrivais rarement à toutes les faire.

J’ai suivi à l’époque un cours de lecture rapide. Celui dont vous trouverez l’attestation plus bas. Dans ce cours, on nous disait tout simplement : ne faites plus ça! C’est tout ! En fait, je ne suis pas arrivé à imaginer une meilleure consigne.

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Si vous regardez attentivement, vous verrez que cette attestation remonte au 22 février... 1975. Si vous faites le calcul, c'est il y a plus de 40 ans. Eh oui, j'avais 4 ans lorsque j'ai suivi ce cours... Et 170$ en argent d'aujourd'hui, c'est près de 800$. Evelyn Wood est celle qui est à l'origine du terme « speed reading ». Pour les taches, ce n'est pas du café. Le document a longtemps traîné sur ma commode en compagnie d'une plante. Elles sont le résultat de débordements les jours d'arrosage généreux. Il est maintenant plastifié et il attend patiemment qu'un conservateur avisé le réclame...

Alors, il a fallu que je me discipline et que je m’empêche d’effectuer des retours en arrière. Au début, c’était difficile. Je venais pour me relire, et je devais m’autoavertir* : « Non Daniel ! Tu continues ; tu avances !» C’était au début très insécurisant. Au fond de moi-même je pensais : « Mais je vais en perdre. Je n’ai pas tout retenu. Je ne suis pas certain d’avoir bien compris, comment vais-je pouvoir comprendre la suite et retenir le tout à long terme ? » Finalement, ce fut assez facile, j’ai rapidement réussi à me débarrasser de cette mauvaise habitude.

En fait, il faut voir la lecture comme une conférence auquel vous assistez. Vous ne pouvez demander au conférencier de répéter chaque phrase… Et pourtant, vous arrivez à comprendre ce qu’il dit. Dites-vous que l'auteur que vous lisez est un conférencier et qu'il serait très malvenu de lui demander de se répéter constamment.

Personnellement, si j’ai la possibilité de lire la conférence plutôt que de l’écouter, je saute sur l’occasion. Comme lecteur rapide, non seulement je vais plus vite, bien sûr, mais je peux surtout varier ma vitesse afin d’aller directement à l’essentiel et m’y concentrer. C’est aussi beaucoup moins ennuyeux.

Toutefois, je me dois de préciser qu’il m’arrive encore à l’occasion de faire des retours en arrière. Dès que je le réalise, je me parle* à moi-même pour me rappeler que je viens d’adopter une mauvaise stratégie de lecture : « Oups, attention Daniel ! T’es en train de retomber dans de mauvaises habitudes de lecture ». Par contre, maintenant, le seul fait d’en prendre conscience m’empêche de rechuter.

N'empêche que tout ce que je viens de vous dire ne suffira pas, si je ne vous propose pas une stratégie de remplacement. D’après Charles Duhigg, dans The power of habit, les mauvaises habitudes referont toujours surface et elles redeviendront prépondérantes si vous ne les remplacez pas par une habitude différente qui vous apporte satisfaction. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs stratégies très performantes qui vous pouvez subtituer à cette stratégie inadaptée et elles sont détaillées dans le prochain chapitre sur la lecture dynamique.

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* Se parler à soi-même pour se corriger, c’est de la métacognition (méta = sur, cognition = pensée) soit littéralement pensée à ce qu’on doit penser. L’approche thérapeutique appelée psychologie cognitivo-comportementale utilise des stratégies métacognitives et est d’une des rares approches en psychologie qui a démontré scientifiquement son efficacité.

À venir : Les régressions pour assurer notre compréhension lorsqu’on étudie

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